Culture : L’astrologie tibétaine

Pour découvrir l'art du Tibet, photos, recettes de cuisines etc.
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Bhikkhus
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Culture : L’astrologie tibétaine

Message par Bhikkhus »

Bonjour à toute et à tous. :D

Comme vous le savez sans doute, pour ce Logsar de l'année 2139 (22 février 2012), nous rentrons dans l'année du Dragon.

A cette occasion, étant moi même du signe du Dragon, j'ai pris un réel plaisir à vous préparer un dossier spécial sur l’histoire de l’astrologie tibétaine. Vous constaterez toutefois que le domaine est assez vaste, c’est pourquoi, comme à mon habitude, j’ai préparé un petit sommaire sur des mini-sujets bien différents mais tous en relation et se suivant les uns les autres.

Bonne découverte et bonne lecture à toutes et à tous.

Histoire de l’astrologie tibétaine.

I°- L’année tibétaine et le Logsar
1)- Les mois et les jours tibétain
2°- Les jours de la semaine

II°- L’astrologie au Tibet et ses origines
1°- L’ossature général du calendrier astrologique et pratique : Le Lo tho
2°- Chronologie de la dynastie royale tibétaine
3°-Les astrologues du Dalaï-Lama.

III°- Les deux astrologies tibétaines

IV°- Le zodiaque des étoiles

VI°- Les planètes tibétaines
1)- Significations des planètes
2)- Les Aspects astrologiques

a)- La conjonction
b)- L'opposition
c)- Le trigone
d)- Le sextile
e)- Le carré

VI°- La carte du ciel tibétaine
1)- Les douze « Maisons » khyims

VII°- La précision des équinoxes

VIII°- Les 26 demeures de la Lune (gyoukars)

IX°- Le rôle de l’astrologue dans la société tibétaine : Le tsipa

X°- Le thème astrologique de la célèbre exploratrice Alexandra David-Neel

XI°- Périodes planétaires et prévisions

XII°- Que faut-il penser aujourd’hui de l’astrologie tibétaine ?
Bhikkhus
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Re: Histoire de l’astrologie tibétaine Tsi rik :

Message par Bhikkhus »

:!: Avant toute chose, une importante question pourrait se poser concernant l’astrologie tibétaine : En effet, pourquoi disposer d'une astrologie quand on vise à la spiritualité et à l'Eveil ? Réponse : Tous les phénomènes (quel qu’ils soient) sont dépendants les uns des autres (c’est l’interdépendance) et nos actions d'aujourd'hui portent le germe de celles de demain. L'astrologie est un acte de compassion car elle permet dans un premier temps de comprendre justement l'interdépendance des phénomènes, puis d'agir pour alléger notre souffrance et ainsi créer les conditions d'une vie meilleure. :)

I°- L’année tibétaine et le Logsar

L’année tibétaine (orientale) est constituée de douze mois lunaires ou lunaison. Elle ne sera donc pas de la même durée que l’année solaire (occidentale). Le lunaison dure environ 29,5 jours solaires moyens; par conséquent l’année lunaire s’étendra en moyenne sur 354 jours solaires (29.5 x 12). Pour rattraper le décalage entre l’année lunaire et l’année solaire, il est nécessaire de rajouter un treizième mois lunaire certaines années. Ceci a lieu en moyenne tous les trente-deux mois (donc dans une période de 19 ans il y a 7 mois intercalaires (19 ans x 12 mois = 228 et 228 / 32 périodes = 7 ans). Cette période de rattrapage (ce treizième mois) est appelé en tibétain Da shol.

Le mois lunaire est la durée de temps (ou période) comprise entre deux nouvelles lunes : il débute le premier jour après le nouvelle lune et s’achève à la nouvelle lune suivante. L’année tibétaine officielle, dite « année céleste » débute le jour qui suit le nouvelle lune de février ou de mars (quand un mois intercalaire Da shol a eu lieu l’année d’avant). Cette date est celle du « Nouvel An royal ». Elle est appelée Logsar (où lo signifie année et gsar, nouveau) et marque le début de premier mois tibéto-mongol. Il faut aussi faire une différence entre le Nouvel An officiel, fêté partout au Tibet, et le véritable début de l’année astrologique. L’année astrologique commence deux mois avant le Logsar dans la tradition astrologique Djoungtsi (d’origine chinoise) mais dans le Kâlachakra (d'origine indienne) l’année commence deux mois après le Logsar.

:arrow: Quelque mots sur le Logsar.

C’est le festival le plus attendu de l’année par les tibétains et probablement le plus impressionnant à voir. Pour ce jour si particulier et festif, les jeunes tibétains portent la tenue traditionnelle dite « Chuba » et se rendent au(x) temple(s) avec leur famille pour la première fois de l’année. Les familles font des offrandes de décorations et de bières aux divinités de leurs maisons ainsi qu’au Dragon de l’eau en remerciement de l’eau qu’il leur apporte. Tout au long de la journée, la fête haute en couleur et en activités se poursuit. Les rues sont envahies par les tibétains vêtus de leurs plus beaux habits, les pèlerins font des offrandes d’encens, les gens se rencontrent, les représentations théâtrales tibétaines se multiplient. Les tibétains mangent les mets préalablement préparés, boivent et dansent avec la famille et les voisins. Les enfants mangent des sucreries et les hommes peuvent en profitent pour miser sur les jeux de dés ou de mah-jong (apparenté au rami par certains aspects). Le deuxième jour, les tibétains rendent visite à toute leur famille puis les deux jours suivant sont consacrés au repos.

1)- Les mois et les jours tibétain

Le mois lunaire compte normalement 30 jours lunaires, soit environ 29,5 jours solaire moyens. Le jour lunaire (Tse shyak en tibétain) est le temps mis par le lune pour s’éloigner de 12° du soleil. La différence est relativement mince, mais ainsi le jour lunaire n’est pas égal au jour solaire.

2)- Les jours de la semaine

Il faut savoir qu’une grande particularité de l’astrologie tibétaine est l’attention portée aux caractères favorables et néfastes du jour. L’ensemble de ces facteurs quotidiens peut être examinés avant d’entreprendre une quelconque activité, voyage, travail, rituel, etc... Voici une liste de caractéristique des jours de la semaine.

Dimanche (gza' nyi ma) : C’est le jour du Soleil, "la planète des Devas", ou "la planète de l’âme royale et des nobles". Jour important pour les souverains et les dignitaires. Favorable aux cérémonies royales et officielles, aux fêtes, à l’art, à la naissance d’un fils, à la guerre, etc... Défavorable aux jugements, aux accords de paix, au départ en voyage. D’une manière générale c’est une jour peu favorable, qui ne permet l’achèvement d’aucun projet.

Lundi (gza' zla ba) : C’est le jour de la lune, "la planète des Nâga" ou "planète de l’âmes des femmes". Favorable aux plantations, préparation de médicaments, aux commerces, aux rituels, au mariage, etc... Défavorable au départ pour la guerre, aux jugements, aux séparations, aux voyages, etc...

Mardi (gza' mig dmar) : C’est le jour de Mars, "la planète des Asuras" ou "planète de l’âme des hommes puissants et des guerriers". Favorable aux opération militaires, à la conquête, aux activités sportives, etc... Défavorable à l’ordination, au mariage, aux sacrements, aux purifications, a l’adoption d’un enfant, aux actes de paix, etc...

Mercredi (gza' lhak pa) : C’est le jour de Mercure, "la planète des Yakshas" ou "planète de l’âme du prince", Jour positif en général. Favorable à la prise des vœux, aux voyages, aux contrats, au mariage, à l’apprentissage des sciences. Excellent jour pour accomplir des actions positives et des rituels pour dissiper les négativités. Défavorable à la séparation des biens importants, aux dons, à la préparation de médicament, à la guerre, etc...

Jeudi (gza' phur bu) : C’est le jour de Jupiter, "la planète de Bodhisattvas" ou "planète de l’âme de bouddhistes et des brahamânes". C’est un bon jour pour la spiritualité. Favorable à la pratique des mantras, aux tracés de Mandala, aux rituels d’apaisement, à la conclusion d’un mariage, etc… Défavorable au départ des armées pour la guerre, aux funérailles, etc...

Vendredi (gza' pa sangs) : C’est le jour de Vénus, "jour de pouvoir magique" et "jour de l’âme de la médecine et des femmes nobles". Favorable à l’enseignement, fabrication d’encens, à l’astrologie, au travail des pierres et métaux précieux, etc... La plupart des actions entreprises le vendredi ont plus de chance de succès que celles faites un autre jour. Défavorable aux disputes et négociations revendicatrices, aux activités violentes, etc...

Samedi (gza' spen pa) : C’est le jour de Saturne, "Jour des Yamas", "Jour boiteux", dit encore "jour neutre" et "jour de l’âme des enfants, des pauvres et des serviteurs". Favorable à la construction d’une maison, aux opérations magiques, aux travaux agricoles et hydraulique. Le Samedi est un jour favorable à toutes les acquisitions, mais en aucun cas, il ne faut laisser "sortir" des biens de chez soi ou s’en séparer. Défavorable au départ en guerre, aux travaux du feu, aux actions rapides, aux opération médicales, aux grands voyages, etc...

Notons pour finir qu’au Tibet et dans ses région proches, « Nyima »( nyi ma) « le Soleil », « Dawa » (zla ba) « la Lune », « Lhakpa » (lhak pa) « Mercure » et « Pasang » (pa sangs) « Vénus » sont des prénoms très souvent donnés aux enfants nouveaux nés respectivement ces jours ci (dans l’ordre dimanche, lundi, mercredi et vendredi).
Pierre astrologique tibétaine à suspendre pour la décoration.
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Bhikkhus
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Re: Histoire de l’astrologie tibétaine Tsi rik :

Message par Bhikkhus »

II°- L’astrologie au Tibet et ses origines

Les origines de la grande complexité de l’astrologie tibétaine (considérée comme un art sacré) sont assez multiples, toutefois les trois sources principales (et reconnues) de cette science sont les suivantes :

(1) La religion Bön (Bœun en tibétain) originelle de ce peuple de l’Himalaya est la première. Le Bön (prévalent le Bouddhisme tibétain) était un mélange d’animisme et de panthéisme magico-chamanique pour qui le monde était gouverné par une multitude de déités bienveillantes ou malfaisantes dont les astres faisaient partie. A proprement parler, il ne s’agit pas vraiment d’astrologie, mais plus exactement d’astrolâtrie, c’est à dire de culte rendu aux astres, associé à des pratiques magiques (prières, talismans…). Viennent ensuite (2) l’astrologie chinoise Djoungtsi ou astrologie des Éléments et (3) l’astrologie des étoiles (Kartsi) d'origine indienne avec le tantra bouddhiste du Kâlachakra et le Sarodhaya tantra d’inspiration shivaïte.

L’astrologie tibétaine est appelée Tsi rik voulant dire « la Science des calculs ». C’est non seulement un art divinatoire ou prédictif mais aussi l’étude des rythmes et des cycles du temps. C’est ainsi que les astrologues tibétains ont pour tâche d’élaborer la chronologie tibétaine et le calendrier.

Précieux auxiliaire de la médecine traditionnelle où elle aide à l’établissement de certains diagnostics et permet de définir les moments les plus propices à la préparation et à l’administration de médicaments, l’astrologie tibétaine est aussi une composante de nombreux rituels Bouddhistes dont la préparation et la mise en pratique nécessitent une bonne connaissance des conditions astrologiques du moment. Très présente aux moments les plus importants du cycle de la vie, tels que la naissance, l’entrée en temple pour devenir moine, le mariage et la mort, l’astrologie intervient donc beaucoup dans le vie quotidienne des tibétains. Fait très remarquable, elle se trouve toujours intimement mêlée à la vie religieuse. En effet le Bouddhisme offre un excellent cadre pour poser les fondements d'une astrologie intelligente et humaine. Par ailleurs, il important de bien de noter et de bien comprendre que l’astrologie n’a aucun sens en dehors des lois de causalité du karma et de l’interdépendance des phénomènes.

1°- L’ossature général du calendrier astrologique et pratique : Le Lo tho

Au Tibet, l’astrologie pratique est indissociable de l’utilisation du calendrier. La plupart des tibétains sont soucieux de conformer leur vie quotidienne aux circonstances astrologiques, afin d’harmoniser au mieux leur propre existence avec les rythmes cosmiques naturels.

Pour cela, les tibétains disposent d’almanachs appelés Lo tho, qu’ils consultent régulièrement. Ces almanachs édités chaque année, comprennent un calendrier, des prévisions générales pour l’année et pour chaque mois lunaire, des tableaux astrologiques mensuels et journaliers, les uns de portées générales, les autres applicables aux individus. L’ossature général du calendrier est d’origine chinoise, c’est pourquoi les années, les mois, et les jours sont désignés par un animal (associé lui même à un élément) et par un élément. Nous savons (presque) tous qu’il y à 12 animaux et 5 éléments. Les voici respectivement :

:arrow: La Souris (Tchi-tchi), le Buffle (Lang), le Tigre (Tak), le Lièvre (Yö), le Dragon (Drouk), le Serpent (Trül), le Cheval (Ta), le Mouton (Loug) ou la Chèvre (Ra), le Singe (Tré), l’Oiseau (Tcha), le Chien (Khyi) et le Cochon (P’ak). A noter que les noms des signes astrologiques tibétains ressemblent à ceux des signes chinois sauf que les tibétains utilisent : Souris pour Rat; Lièvre pour Chat; Oiseau pour Coq.

:arrow: Chaque animal est associé à un élément, se qui constitue sa vitalité: Le Tigre (Tak), et le Lièvre (Yö), sont Bois (shing), le Cheval (Ta) et le Serpent (Trül) sont Feu (mé), le Singe (Tré) et l’Oiseau (Tcha) sont Métal ou Fer (tchak), le Cochon (P’ak) et la Souris (Tchi-tchi) sont Eau (tchou). Le Buffle (Lang), le Dragon (Drouk), la Chèvre (Ra) et le Chien (Khyi) sont liés à l’éléments Terre (Sa). Attention, ces éléments ne doivent pas être confondus avec ceux de l’astrologie indienne et occidentale (Terre, Eau, Feu, Air, Espace). Ces derniers désignent en effet les principes composant les phénomènes matériels ou subtils.

Pour en revenir au calendrier, l’année comprend douze mois lunaire de trente jours (comme nous l’avons vu précédemment). Chaque jour est divisé en douze double heures (tout comme en occident). Pour les astrologues tibétaines, il existe une hiérarchie entre les forces astrologiques de l’année, des mois, des jours et des heures : en effet, l’année est considérée comme le roi, les mois sont ses ministres, les jours ses soldats et les heures, les armes des soldats. Cela signifie concrètement que l’influence de l’année dirige celle des mois, que l’influence de chaque mois gouverne celle des jours et que chaque jour détermine celle des heures qui le constituent.

2°- Chronologie de la dynastie royale tibétaine

Les années tibétaines sont symbolisées (comme nous l’avons vu précédemment) par le nom d’un élément et celui d’un animal. Par exemple, pour les Tibétains, l’année de l’élément métal du Dragon de terre (année 2000 occidentale) correspond en fait à l’an 2127. Cette chronologie particulière est celle de la dynastie royale tibétaine. En effet selon les calculs du système P’ouk louk, le premier roi tibétain, Nyatri Tsenpo « descendit du ciel » en 127 avant Jésus-Christ.

C’est pourquoi cette année (2012 occidentale), le Logsar tibétain est l’année 2139 du dragon de terre et de l’élément eau.
Logsar tibétain de l’année 2139. Année du dragon de l' EAU.
Logsar tibétain de l’année 2139. Année du dragon de l' EAU.
Estampe représentant le Dragon Noir de la Pluie.gif (70.82 Kio) Vu 34059 fois
3°-Les astrologues du Dalaï-Lama.

Il faut savoir que les premiers Lamas tibétains sont arrivés en France environ dans les années soixante-dix, apportant avec eux une vision et une religion vieille de 2500 ans. Qui aurait pensé à l’époque qu’ils s’enracineraient aussi profondément dans l’Occident si chrétien ? On se rend compte qu’en ce début de nouveau millénaire, là doctrine du Bouddha a la « cote » chez nous autres contemporains, et le si souriant Dalaï-Lama est devenu la nouvelle icône du pacifisme.

Une étude récente rapporte que 12 % des Français se disent proches du Bouddhisme, et parmi eux, trois sur quatre se réfèrent au Bouddhisme tibétain, sans toujours bien connaître la nature profonde de cette spiritualité et l’histoire féodale ce pays. Méditer et réciter des mantras dans les temples exotiquement chamarrés sont devenus pour certains un comble de la modernité (faut il encore savoir méditer et réciter un mantra correctement). Mais beaucoup plus rares sont ceux qui savent que l’astrologie est intimement liée au Bouddhisme, et que parmi les plus proches conseillers du Dalaï-Lama se trouvent des astrologues : les Lamas tsi-pa.
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Re: Histoire de l’astrologie tibétaine Tsi rik :

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III°- Les deux astrologies tibétaines.

Nous l’avons vu précédemment au chapitre II, mais la forme la plus antique de l’astrologie tibétaine est liée au Bön. Les différentes légendes veulent que le Tibet ait été un territoire reculés et fermé sur lui-même. En réalité, l’histoire montre bien qu’il a toujours (plus ou moins) été traversé par de multiples influences religieuses et culturelles. Celles de l’Inde et de la Chine ont été les plus prépondérantes. Or ces deux civilisations ont développé des formes d’astrologie très différentes. :!:

:arrow: L’astrologie indienne, elle-même issue pour une grande part de l’astrologie chaldéenne (peuples Babyloniens, Chaldéens, Assyriens…) associe étroitement astronomie et astrologie ; en ce sens, elle ressemble un peu à l’astrologie telle qu’elle est pratiquée en Occident, à ceci près que l’astrologie indienne est une astrologie sidérale, qui accorde une influence déterminante aux étoiles et constellations.

:arrow: Inversement, ce qu’il est convenu aujourd’hui d’appeler l’astrologie chinoise est en fait plus exactement une sorte de numérologie cosmique ou de géomancie (technique divinatoire fondée sur l’analyse et l’observation des différentes figures formées par de la terre ou des cailloux jetés au hasard sur une surface plane) qui ne se réfère pas aux mouvements réels et observables des différents corps célestes, mais à des rythmes et cycles imaginaires ainsi qu’à des directions dans l’espace terrestre. En ce sens direct, l’astrologie chinoise n’est pas de l’astrologie, mais une technique divinatoire plutôt « magique ».

Entre ces deux conceptions différentes et même totalement contradictoires, les premiers astrologues tibétains n’ont pas fait le choix. Il existe donc deux astrologies tibétaines : celle d’origine chinoise appelée Djoungtsi ou « astrologie des éléments », et celle d’origine indienne dénommée Kartsi ou « astrologie des étoiles ». La première n’étant pas de l’astrologie au sens où nous l’entendons en Occident, nous nous intéresserons donc de plus près à la seconde.
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Re: Histoire de l’astrologie tibétaine Tsi rik :

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IV°- Le zodiaque des étoiles.

Nous allons rentrer dans une partie un peu plus complexe… il faut bien suivre. L’une des principales différence (la plus grande d’ailleurs) entre l’astrologie occidentale et l’astrologie indo-tibétaine est que la première se réfère au zodiaque tropique, basé sur les différentes phases du parcours apparent du Soleil autour de la Terre et la seconde au zodiaque sidéral, basé sur les groupements d’étoiles se trouvant à l’arrière-plan de la course solaire.

Du fait de la précession des équinoxes, les deux zodiaques diffèrent d’environ 24°, ce qui veut dire que le Soleil à 0° du Bélier en zodiaque tropique (occidental), se trouve à 6° des Poissons en zodiaque des constellations (oriental), tous les Signes étant décalés de 24°. Un « Bélier » chez les français est donc un « Poissons » pour les tibétains.
Tableau de précession des équinoxes.
Tableau de précession des équinoxes.
Tibet1.jpg (24.52 Kio) Vu 34059 fois
A l’exception de cette différence de 24°, les astrologues tibétains utilisent les mêmes principes que le zodiaque occidental traditionnel, a savoir : la définition des signes par la théorie hellénistique des quatre éléments (Feu, Terre, Air, Eau) et la division en signes cardinaux ou mouvants (yowa), fixes ou stables (tenpa), mutables ou entre deux (barma), le tout étant la base du système des maîtrises planétaires où chaque planète gouvernant un signe.
Les signes astrologique pour mémo. (Occident)
Les signes astrologique pour mémo. (Occident)
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Re: Histoire de l’astrologie tibétaine Tsi rik :

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V°- Les planètes tibétaines

Comme les indiens (indiens à ne pas confondre avec les amérindiens), les astrologues tibétains ne prennent en compte que les sept planètes traditionnelles, celles visibles à l’œil nu. Ils éliminent donc les planètes dites « trans-saturniennes » que sont Uranus, Neptune et Pluton. Ce qui est un non-sens, puisque ces planètes existent bel et bien, et existaient avant d’avoir été découvertes.

En astrologie indo-tibétaine, le Soleil (Nyiama) est représenté par un disque rouge, la Lune (Dawa) par un croissant blanc, Mars (Migmar) par un œil rouge et blanc, Mercure (Lhagpa) par une main bleue, Jupiter (P’ourbou) par un phurba (poignard de rituel vert), Vénus (Pasang) par une pointe de flèche blanche et Saturne (Penpa) par un fagot jaune. L’astrologie indo-tibétaine fait également grand cas des nœuds lunaires (planètes sombres) ou points d’intersections entre l’orbite de la Lune et l’écliptique. Le Nœud nord s’appelle Râhu et le Nœud sud Ketu. Les Planètes et les Nœuds ont « grosso modo » les mêmes significations qu’en astrologie occidentale classique.

Les planètes sont classées selon leur ordre croissant de force : le Soleil est la plus forte, puis viennent dans l’ordre la Lune, Vénus, Jupiter, Mercure, Mars et Saturne.

On distingue aussi cinq classes :shock: : (1°) Les planètes bénéfiques que sont Jupiter, Vénus, Mercure bien aspecté et la Lune du 8ème au 16ème jour de sa lunaison. (2°) Les planètes maléfiques que sont Saturne, Mars, Soleil, Mercure mal aspecté, la Lune du 17ème au 7ème jour de sa lunaison, Râhu et Ketu. (3°) Les planètes masculines que sont le Soleil, Mars et Jupiter ; (4°) Les féminines que sont la Lune et Vénus et enfin (5°) les neutres que sont Mercure et Saturne.

(J'avais bien annoncé que ce passage était un peu coton... il faut bien suivre !) :D

Enfin (et là ça se complique vraiment), chaque planète a sa ou ses planètes amies, neutres ou ennemies, permanents ou temporaires. Par exemple, le Soleil est ami permanent avec Lune, Mars et Jupiter, neutre permanent avec Mercure, et ennemi permanent de Vénus, Saturne et du Nœud nord, alors que Saturne est ami permanent avec Vénus et Mercure, neutre permanent avec Jupiter et ennemi permanent de Mars, Lune et Soleil.

Les planètes qui se trouvent dans les 2ème , 3ème , 4ème , 10ème , 11ème ou 12ème signe après celui occupé par la planète prise en compte sont considérées comme « amies temporaires », et celles qui se trouvent dans les 1er, 5ème , 6ème , 7ème , 8ème ou 9ème Signe comme « ennemies temporaires ».

En combinant amitiés, neutralités et inimitiés permanentes et temporaires, on obtient un classement des « Aspects » allant de « planètes meilleures amies » (équivalant à nos bons « Aspects » en occident) à « Planètes pires ennemies » (équivalant à nos mauvais « Aspects »).

(Et bien, mainteant qu'on le sait... c'est tout de suite plus simple) :lol:

Voici la constellation du Dragon et le nom de ses principales planètes.
Le Dragon.
Le Dragon.
040-01300-04high.jpg (57.09 Kio) Vu 34059 fois
Le Dragon.
Le Dragon.
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Re: Histoire de l’astrologie tibétaine Tsi rik :

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1)- Significations des planètes

Chaque planète est donc (comme nous l’avons découvert) le significateur d’un certain nombre de données, qui sont utilisées dans l’interprétation :

Nyiama (le Soleil) : Il représente le père, l’esprit, la volonté, le courage, la valeur, la royauté, les chefs politiques, le gouvernement, l’œil droit, l’or, la vitalité, la direction de l’Est.

Dawa (la Lune) : Elle représente la mère, les états mentaux, les émotions, la douceur, l’eau, l’œil gauche, l’agriculture, les perles, l’argent, les vêtements, le ministres et les reines.

Migmar (Mars) : Représente le frère, l’activité, le courage, la violence, la guerre, le feu, le sang, la haine, les militaires, la nature animale, les amours illicites, les armes, les blessures, les mensonges, la direction du Sud.

Lhagpa (Mercure) : Représente la relation oncle-neveu, l’amitié, la profession, l’étude, la véracité, le tact, les relations humaines, le commerce, la communication, le saphir, la direction du Nord.

P’ourbou (Jupiter) : Représente les enfants, la religion, les hautes aspirations, le ministère, la prêtrise, la diplomatie, l’honneur, l’éducation, l’érudition, la relation filiale, le frère aîné, le bien-être du mari.

Pasang (Vénus) : Représente l’épouse, le mari, la musique et les arts, les parfums, l’encens, les plaisir des sens, la poésie, les habits et ornement, la prospérité et les trésors.

Penpa (Saturne) : Représente la longévité, les limitations et les obstacles, l’obscurité, la mélancolie, le manque de spiritualité, la mort, le déshonneur, la maladie, la pauvreté, les accidents, l’emprisonnement, le chagrin, les serviteurs, les fermiers et le laboureurs, le métal, la direction de l’Ouest.

Râhu (le Nœud nord, ascendant de la Lune) : Il représente les relations maternelles, l’intellect hautement développé, les difficultés et le poison.

Ketu (le Nœud sud, descendant de la Lune) : Il représente les relations paternelles, l’après mort, les pertes, les tourments, la Sagesse et la libération finale.
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Re: Histoire de l’astrologie tibétaine Tsi rik :

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2)- Les « Aspects » astrologiques.

L’ « Aspect » astrologique est déterminé par l'écart angulaire de deux planètes, il ne sera pas de même nature selon les degrés qui séparent ces planètes. Ils sont très importants dans l'analyse et l’étude d'un thème car ils permettent de voir les relations (conflictuelles ou harmonieuses) entre les énergies que véhiculent les planètes en jeu, ce qui fait toute la complexité et la richesse d'une personnalité.

Ces « Aspects » se manifesteront plus ou moins selon qu'ils sont importants ou non. De plus, les angles qui interviennent entre ces planètes ne sont jamais exactement conformes à la définition des « Aspects » : il existe donc une précision de l' « Aspect » que l'on appelle en astrologie l'orbe. Si cet orbe est faible (que l’« Aspect » est précis) l' « Aspect » sera plus puissant. En revanche, si les planètes sont en relation avec un décalage important (orbe grand) alors l’ « Aspect » sera moins fort. Chaque « Aspect » possède un orbe différent et traditionnellement, certaines écoles d'astrologie leur attribuent des coefficients qui diffèrent un peu. Voici la liste des principaux « Aspects » que l'on peut rencontrer :

a)- La conjonction

Comme son nom l'indique, la conjonction est un « Aspect » qui se forme lorsque deux planètes se trouvent sur le même degré ou particulièrement proches. Cette conjonction peut devenir positive ou négative selon les autres « Aspects » qu'elle reçoit (voire même devenir neutre). Cela peut dépendre aussi de la nature des deux planètes concernées. Sa fonction est d'allier, de combiner les caractéristiques de ces énergies.

b)- L'opposition

Cet « Aspect » sépare deux planètes de 180°, elles sont donc dans deux signes complémentaires et on dira qu'elles sont opposées. Les deux planètes sont en contradiction, elles cherchent à prendre le pas sur l'autre et cela se traduit généralement par un tiraillement psychologique chez la personne. Traditionnellement, c'est un « Aspect » négatif puisqu'il crée des tensions mais il permet d'évoluer si l'on essaye de maîtriser ces contrastes. Il est ainsi possible avec de la maturité de faire de cette tension un atout et une force en combinant harmonieusement les caractéristiques des deux planètes ainsi liées.

c)- Le trigone

Le trigone se forme sur 120°, c'est-à-dire que les deux planètes concernées se trouvent dans des signes de même élément et donc, compatibles. Les deux planètes placées ainsi se soutiennent, elles créent un sentiment de bien-être, de facilité puisqu'elles sont en harmonie entre-elles. C'est donc un « Aspect » de chance et de confort psychologique, cependant il favorise le laisser-aller et la passivité : trop de facilités n'encouragent pas l'effort (c’est bien connu).

d)- Le sextile

Il y a sextile lorsque deux planètes se situent à 60° l'une de l'autre. Tout comme le trigone, il est bénéfique et est facteur d'harmonie entre les planètes dans ce cas de figure. Ses effets sont cependant plus concrets que le trigone, ils se manifestent plus extérieurement. Il est d'usage de dire que cet « Aspect » est l' « Aspect » de communication par excellence. Les deux énergies des planètes en jeu sont parfaitement échangées et actives.

e)- Le carré

Le carré sépare deux planètes de 90°. C'est un « Aspect » de tension tout comme l’ « Aspect » d’opposition. Les deux planètes sont en conflits perpétuels et en règle général la personne le ressent très bien. Pour éviter cela, elle doit constamment lutter contre les difficultés tendues par ces énergies. Cet « Aspect » rend fort et capable de surmonter nombre d'obstacles dans la vie, mais à condition d'avoir une bonne dose de courage et de ténacité. Souvent les leaders et les personnalités aux destins exceptionnels ont beaucoup de carrés dans leurs thèmes : ils les empêchent de rester immobiles et les poussent en permanence à avancer, à rebondir, à créer et à évoluer, l'immobilisme étant difficilement supportable lorsque l'on subit de telles tensions permanentes. Le carré est l' « Aspect » le plus intéressant, même s'il est souhaitable évidemment de trouver quelques « Aspects » de facilité autour, tels que des sextiles ou des trigones.

:arrow: Voici un lien qui pourra vous donner une idée plus exact de ce sujet : http://www.tempus-magis.fr/ Cliquer sur "CARTE DU CIEL". Vous obtenez la carte du zodiaque sidéral du jour J et de l'heure H. ;)
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Re: Histoire de l’astrologie tibétaine Tsi rik :

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VI°- La carte du ciel tibétaine

Rectangulaire, la carte du ciel tibétaine ressemble en de nombreux points aux horoscopes occidentaux de la période du Moyen-âge. Le tatkala (signe ascendant) se trouve tout en haut et au centre, puis suivent les khyims, les « Maisons » (les champ d'expériences du sujet qui permettent de comprendre le fonctionnement de la personne, que ce soit par rapport aux autres, à son travail, ses relations amoureuses, etc…).

Les « Maisons » sont disposées dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Les planètes sont désignées par les chiffres de 0 à 9 à l’exception du 7 : Penpa (Saturne) 0, Nyiama (Soleil) 1, Dawa (Lune) 2, Migmar (Mars) 3, Lhagpa (Mercure) 4, P’ourbou (Jupiter) 5, Pasang (Vénus) 6, Râhu (Nœud nord) 8, Ketu (Nœud sud) 9. Les douze « Maisons » ont sensiblement les mêmes significations qu’en astrologie occidentale traditionnelle.

Par contre, les « Aspects » interplanétaires tibétains diffèrent radicalement de ceux occidentaux, puisqu’ils se mesurent de signe à signe sans prendre en compte le nombre de degrés d’arc qui séparent les planètes, et que la conjonction n’est pas considérée comme un « Aspect » alors que l’opposition est l’ « Aspect » majeur absolu, (ce qui est pour le moins des plus étrange d’un point de vue strictement astronomique).

Enfin, une autre bizarrerie indo-tibétaine que rien ne justifie, Mars, Jupiter et Saturne ont des « Aspects » spéciaux. Par exemple, Mars Aspecte automatiquement le 4ème et le 8ème signe à partir du signe qu’il occupe. Enfin, les astrologues tibétains ne divisent pas les « Aspects » en consonants (sextile, trigone) et dissonants (carré, opposition) : la valeur positive ou négative de l’ « Aspect » est déterminée par la relation amicale ou non-amicale entre les planètes ainsi que par le signe où elles se trouvent.
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1)- Les douze « Maisons » khyims

Les maisons astrologiques correspondent à un champ d'expérience du sujet et permettent de comprendre le fonctionnement de la personne. Elles sont au nombre de douze tout comme les signes zodiacaux et sont chacune en analogie avec l'un de ces signes. Cependant, contrairement aux douze signes qui s'étalent chacun invariablement sur 30° dans le cercle zodiacal de 360°, les degrés des maisons peuvent différer totalement de l'un à l'autre. Elles se calculent d'après l'heure exacte de naissance. Ces maisons représentent un domaine de la vie bien précis. Voici la liste de ces significations particulières :

La maison I (encore appelée l'Ascendant) : Elle représente le « Moi », le comportement et la vitalité qui renseigne sur la personnalité, le comportement immédiat du sujet vis-à-vis de l'extérieur mais aussi sur son apparence physique et sa force vitale. La maison I est un élément essentiel dans l'interprétation du thème. Elle se trouve sur le côté gauche de la carte et correspond au lever du soleil.

La maison II : Elle représente l'argent que l'on gagne par le travail, les biens matériels, la manière de les gérer et de gagner de l'argent ; elle concerne tout le domaine financier mais représente aussi l'appétit et les possessions dans tous les domaines.

La maison III : Elle représente l'entourage immédiat, les frères et sœurs, les études correspond à la communication, l'entourage proche (frères et sœurs, collègues, camarades de classe), les études (de la primaire au secondaire), l'apprentissage. C'est aussi tous les petits déplacements, les transports, les moyens de communication modernes et les correspondances en général.

La maison IV (encore appelée le Fond du Ciel) : Elle représente la famille, le foyer, les origines, l'hérédité, le père (en opposition avec la maison X) représentant la famille, les ancêtres, les racines du sujet, son foyer, que ce soit celui d'origine ou celui qu'il va fonder. Elle nous informe également sur le patrimoine immobilier, l'enfance, les émotions de l'être. C'est une maison angulaire tout comme la maison I de l'Ascendant et se situe sur le bas de la carte.

La maison V : Elle représente les amours, les plaisirs, les loisirs, les enfants, les créations et nous informe sur les activités créatrices et récréatives de la personne, ses violons d'Ingres, ainsi que ses aventures amoureuses, ses chances aux jeux, ses rapports avec les enfants en général ou ses propres enfants. Elle touche à tout ce qui est agréable dans la vie du sujet.

La maison VI : Elle représente la vie quotidienne, le travail au quotidien et les collègues, les subordonnés, la santé et nous renseigne sur la vie quotidienne du sujet, son comportement dans le travail, les petites obligations, les servitudes. Elle concerne également la santé de tous les jours, les médicaments, les petites maladies ou blessures sans gravité.

La maison VII (encore appelée le Descendant) : Elle représente les unions, le mariage, les autres, les associations, , l'attitude du sujet vis-à-vis d'autrui, du partenaire (conjoint ou associé). Elle correspond aux contrats (s'opposant à la maison I), aux associations, au mariage, aux ennemis déclarés. C'est à travers la maison VII que le sujet perçoit les autres. Etant directement opposée à l'Ascendant, elle se trouve sur le côté droit de la carte et correspond au coucher du soleil.

La maison VIII : Elle représente les passions et les crises, les transformations, la mort, les placements financiers, les procès, la sexualité (correspondant aux grandes crises de l'existence et à l'évolution qu'elles engendrent). Elle représente les héritages, l'argent gagné par les autres, les procès, mais également le pouvoir, les choses cachées, l'intérêt pour l'occulte.

La maison IX : Elle représente les voyages, les conceptions élevées et abstraites, la spiritualité, l'étranger. C'est le domaine spirituel et philosophique, les grands idéaux, les grands voyages aussi bien physiques qu'intérieurs. Elle représente les études supérieures, universitaires et la compréhension de ce qui est abstrait. Elle est aussi en rapport avec le droit, la légalité et la religion.

La maison X (encore appelée le Milieu du Ciel) : Elle représente la réussite sociale, le destin professionnel, la mère en opposition avec la maison IV, elle correspond à la carrière professionnelle du sujet, son élévation sociale par rapport à son foyer d'origine. Elle incarne ses ambitions, son accomplissement dans la société. Elle est en rapport avec le public, le potentiel de célébrité et l'influence de la mère. Elle se trouve au midi du thème, en haut de la carte du ciel.

La maison XI : Elle représente la vie amicale, les projets collectifs, les projets, les espoirs du sujet, ses amis, ses soutiens. Elle nous informe sur le type d'ami, les activités de groupe, sa place dans le groupe contrairement à la maison V qui est plus individuelle. Elle concerne tous les sujets d'ordre humanitaire et collectif.

La maison XII : Elle représente les ennemis, les ennuis, la solitude, les épreuves cachées, les secrets correspond au moi intérieur du sujet, aux épreuves qu'il rencontre au cours de sa vie, aux ennemis cachés, aux maladies graves. Elle est en rapport avec les lieux d'enfermement comme les hôpitaux, les prisons, les couvents, etc... Elle est en relation avec les moments de solitude, les grandes crises et peines intérieures.
Un Dragon photographié dans le ciel par Kazusige Hirakawa.
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VII°- La précision des équinoxes

Le parcours annuel apparent du Soleil autour de la Terre est appelé l’écliptique ou parcours écliptique. L’axe de rotation de la Terre (sur elle-même) étant légèrement incliné sur son orbite, l’écliptique est inclinée très précisément de 23°45’ sur le plan de l’équateur, déterminant les points « gamma » ou 0° du Bélier (passage du Soleil sur l’équateur à l’équinoxe de printemps) et « gamma prime » ou 0° de la Balance (passage du Soleil sur l’équateur à l’équinoxe d’automne).

La Lune et les autres planètes ont un parcours sensiblement différent de celui du Soleil et ceci, en raison de l’inclinaison de leurs différentes orbites, en effet, ils peuvent se trouver plus haut ou plus bas que lui. On appelle « bande zodiacale » l’espace de plus ou moins 9° situé de part et d’autre l’écliptique où se meuvent les astres de notre système solaire.
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Notre Terre tournant sur elle-même comme une toupie, le point « gamma » ou 0° du Bélier (comme nous l’avons vu précédemment) origine conventionnelle du zodiaque, se déplace à reculons sur l’équateur de 50”,25 d’arc par an, ce qui produit au bout de 2147 ans une différence de 30° (soit l’espace complet d’un signe du zodiaque) ! De ce fait, les constellations situées à l’arrière-plan de chaque signe du zodiaque changent régulièrement.

Heureusement, ce phénomène étant très lent, donc presque imperceptible, il a fallu longtemps aux astrologues de l’antiquité pour arriver à l’identifier. Pendant des siècles, dans l’ignorance de ce phénomène appelé « la procession des équinoxes », ils crurent que c’étaient les étoiles à l’arrière-plan des signes du zodiaque qui étaient la cause de leurs propriétés caractéristiques. C’est en fait l’astronome-astrologue et mathématicien grec Hipparque, qui découvrit la précession au IIème siècle av. J-C.
La précision des équinoxes.
La précision des équinoxes.
Tibet2.jpg (102.93 Kio) Vu 34058 fois
On distingua depuis cette époque deux zodiaques : :!: le zodiaque tropique, basé sur le temps qui sépare deux passages consécutifs du Soleil au point vernal, et :!: le zodiaque sidéral, basé sur le décor des constellations. Malheureusement, du fait de cette méconnaissance originelle, signes tropiques et constellations portent le même nom, ce qui prête à beaucoup de confusion.

Ce qu’il faut retenir, c’est qu’en fait, seuls les signes tropiques ont une réalité astronomique, les constellations n’étant que des regroupements optiques d’étoiles n’ayant aucune influence sur nos comportements.
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VIII°- Les 26 demeures de la Lune (gyoukars)

Les astrologues tibétains font aussi grand cas du zodiaque lunaire. Il divise l’année en 28 signes lunaires ou gyoukars. Chaque gyoukar mesure 13°20 d’arc, soit la vitesse moyenne de la Lune.

Pour des raisons inconnues encore à ce jour, le gyoukar n° 21 est divisé en deux parties égales (gyoukar 21-a et gyoukar 21-b), ce qui fait que les 26 gyoukars sont en fait 27 (voir le document joint).
Les 26 demeures de la Lune (gyoukars).
Les 26 demeures de la Lune (gyoukars).
Gyoukar.jpg (56.77 Kio) Vu 34058 fois
Enfin, comme les signes du zodiaque en astrologie traditionnelle occidentale, chacun d’entre eux est « gouverné » par une planète ou par les Nœuds de la Lune. Cette forme d’astrologie lunaire, très archaïque, est commune à toutes les grandes civilisations antiques. Elle n’est plus du tout utilisée en occident de nos jours.
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IX°- Le rôle de l’astrologue dans la société tibétaine : Le tsipa

Le tsipa (l’astrologue) est la plupart du temps un Lama. Dans les grands monastères, il fixe les dates favorables aux cérémonies, établit le calendrier des fêtes religieuses et fait des prévisions concernant la météorologie et l’agriculture. A ces travaux astrologiques (voir document joint) sont systématiquement associées des pratiques magiques : rituels, talismans, fétiches destinés à éloigner les mauvaises influences astrales.
Fiche d'études et de travaux astrologiques (tibétaine).
Fiche d'études et de travaux astrologiques (tibétaine).
Horoscope tibétain.jpg (136.13 Kio) Vu 34057 fois
Dans les villages, le Lama-astrologue calcul et interpréte l’horoscope des différents événements. Par exemple :

:arrow: La naissance des nouveaux-nés. Le tsipa étudie en prends connaissance du futur de l’enfant, la compatibilité des horoscopes des futurs époux, les futurs actions à entreprendre pour le diriger correctement dans son éducation et sa profession, et si nécessaire le protéger et éloigner les mauvaises circonstances.

:arrow: Le mariage. Le tsipa étudie et établit la compatibilité du couple, la durée de vie des époux, le degré d’harmonie des ressources économiques, de la santé, de la réputation et de la chance.

:arrow: La maladie. Le tsipa étudie les périodes de rétablissement de la personne. En effet, cet horoscope est sollicité si après une longue période de traitement médical, le patient n’a pas d’amélioration. Dans un tel cas, le problème n’est pas causé uniquement par des conditions physiques, mais lié à d’autres facteurs karmiques. L’horoscope détermine le type d’énergie qui affecte la personne, et son antidote.

:arrow: Le tsipa est également responsable de la shintsi, « l’astrologie des morts ». En fonction du thème astral du défunt et de la date de sa mort, il déterminait à quel moment il faut procéder à ses funérailles, au service Hpho-bo (récitations des textes de libération du Bardo-Thödol permettant d’échapper au cycle de la renaissance) et quelles pratiques magiques sont nécessaires pour purifier son âme et lui permettre le cas échéant une meilleure renaissance.

Enfin, comme dans l’Occident médiéval, l’astrologie est intimement associée à la médecine, et couramment utilisée pour déterminer les meilleurs moments pour fabriquer des médicaments et les administrer aux malades.

:!: A Lhassa (capitale du Tibet), le XIIIème Dalaï-lama a même créé au début du XXème siècle un collège de médecine et d’astrologie, le Mentsi Khang, qui n’a cessé de fonctionner qu’avec l’invasion chinoise de 1950. Aujourd’hui, encore, il existe en Inde à Dharamsala (capitale des tibétains en exil), un « Centre Médical Tibétain » qui comprend un institut d’études astrologiques.
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X°- Le thème astrologique de la célèbre exploratrice Alexandra David-Neel

Si nous connaissons la religion et la culture tibétaine aujourd’hui, c’est sans aucun doute grâce à la grande voyageuse, aventurière et mystique que fut Alexandra David-Neel, qui fut au début du XXème siècle la première étrangère à pénétrer dans la cité de Lhassa, et à s’initier (en retraite) au bouddhisme tantrique tibétain avec un Lama. Selon l’astrologie sidérale tibétaine, elle n’est pas Scorpion Ascendant Balance, mais Balance Ascendant Vierge, ce qui en fait une personne sociable mais réservée.
Le thème astrologique tibétain de la célèbre exploratrice Alexandra David-Neel
Le thème astrologique tibétain de la célèbre exploratrice Alexandra David-Neel
Dneel.jpg (14.98 Kio) Vu 34057 fois
Le thème astrologique tibétain de la célèbre exploratrice Alexandra David-Neel
Le thème astrologique tibétain de la célèbre exploratrice Alexandra David-Neel
Neel.jpg (52.49 Kio) Vu 34057 fois
Son Signe lunaire correspond au gyoukar Djishyin, qui lui donne un caractère colérique avec peu de désirs, fait d’elle une sage érudite nantie d’un bon cœur qui aime voyager, écrire et a beaucoup d’énergie. Avec le Soleil meilleur ami de la Lune et à l’Ascendant, son esprit et ses émotions font excellent ménage et elle est pleine de volonté et de courage, mais avec Saturne dans le 1er Signe après la Balance, son pire ennemi est le manque de spiritualité. L’opposition Lune-Nœud nord rend difficile ses relations maternelles et nuisent au développement de ses facultés intellectuelles. Avec Jupiter dans son Signe, les Poissons en Maison VI, et ami de Mars, elle triomphera sans peine de ses ennemis. Avec Mercure et Saturne ennemis en Maison II, elle aura du mal à accumuler des biens.

:arrow: Pour les personnes intéressées, l’impressionnant parcours d’Alexandra David-Neel est décrit dans le livre de Jean Chalon, « Le lumineux destin d’Alexandra David-Neel ».
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Message par Bhikkhus »

XI°- Périodes planétaires et prévisions

Les astrologues tibétains ont une méthode originale pour prédire l’avenir. Elle découle d’une très ancienne intuition indienne, selon laquelle la durée idéale de la vie humaine serait de 120 ans... qui correspond à l’estimation qu’en font actuellement les biologistes contemporains.

A chaque planète et aux Nœuds lunaires sont attribués des « périodes planétaires » qu’elles gouvernent. Par exemple, la durée de la période vénusienne est de 20 ans, celle de la période jupitérienne de 16 ans. Ces durées ne correspondent à aucun cycle astronomique connu : elles sont donc parfaitement arbitraires :?: :!: . Elles se succèdent dans l’ordre suivant : Ketu (Nœud sud), Pasang (Vénus), Nyiama (Soleil), Dawa (Lune), Migmar (Mars), Râhu (Nœud nord), P’ourbou (Jupiter), Penpa (Saturne), Lhagpa (Mercure). La planète ou le Nœud lunaire gouvernant le gyoukar ou signe lunaire de naissance et détermine la nature des premières années de la vie.

:arrow: Exemple : si la Lune se trouvait dans le gyoukar n° 19 (Tchoutö) gouverné par Vénus, les premières années de la vie seront sous la domination de cette planète. Les périodes les plus favorables sont celles placées sous le gouvernement des Planètes « paisibles » (Lune, Jupiter, Mercure, Vénus), les moins favorables celles qui sont gouvernées par les Planètes « violentes » (Soleil, Mars, Saturne, Nœuds lunaires).

:arrow: Autre exemple : Durant la période de la Lune, on jouira d’une bonne santé et d’un bon sommeil, du confort, de l’accroissement des richesses et des qualités. C’est une période qui favorise les grands voyages, la popularité et la naissance d’enfants.

Enfin, il existe toutes sortes de méthodes de divination basées sur les noms des jours de la semaine (rappelons que les noms des jours viennent de ceux des planètes : le lundi est le jour de la Lune, Mardi celui de Mars, Mercredi celui de Mercure, etc…). On se rend compte que ces pratiques ne ressortent pas directement de l’astrologie naturelle, mais plutôt de la magie, de l’analogie et de la superstition. :?: :!:

XII°- Que faut-il penser aujourd’hui de l’astrologie tibétaine ?

Bien évidemment, chacune et chacun se ferra son propre avis, mais à l’évidence, il s’agit tout de même d’une forme assez archaïque d’astrologie, qui a intégré, par l’intermédiaire de la civilisation indienne et en les adaptant à la religion et à la culture bouddhiste, le savoir de l’astrologie suméro-hellénistique telle qu’il se présentait entre -200 et + 200 après J.C.

Dans ses théories comme dans ses pratiques, l’astrologie tibétaine ressemble fortement à l’astrologie pratiquée en Occident à la fin du Moyen-âge. L’astrologie tibétaine telle qu’elle est actuellement enseignée est un savoir que l’on peut qualifier de « momifié » et qui n’a pas évolué depuis pratiquement deux mille ans.

Il est pour le moins curieux que le Bouddhisme tibétain contemporain (qui se pique de modernité et de science), n’ait pas songé à dépoussiérer et réformer sa connaissance des astres en la dépouillant de ses aspects rituels et magiques.
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Re: Histoire de l’astrologie tibétaine Tsi rik :

Message par Bhikkhus »

Et pour finir sur ce joli dossier (le plus gros que j'ai réalisé pour le forum je crois). Bon Logsar à toutes et à tous, bonne année du Dragon et que mes meilleurs voeux vous accompagnent. Prenez soin de vous.
22 février 2012
22 février 2012
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Yogipam
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Re: Histoire de l’astrologie tibétaine Tsi rik :

Message par Yogipam »

Je te retourne les mêmes voeux!
Et une petite question: est-ce que tu sais si les Tibétains fêtent de quelle façon le nouvel an? ;)
Lobsang
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Re: Histoire de l’astrologie tibétaine Tsi rik :

Message par Lobsang »

Bonjour Yogipam,
Pour avoir le déroulement des fêtes du Losar au Tibet, va voir là :
http://www.tibet-info.net/www/Losar-le- ... n-ses.html
Je ne recopie pas car cela ne serait que du copier/coller, en moins bien... :lol:
Je mets aussi ce lien dans le sujet "actualités" Nouvel an tibétain
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