Réincarnation

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nepalia
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Réincarnation

Message par nepalia »

Bonjour
j'ai une pensée qui me suit chaque jour, j'aimerais obtenir une réponse,, quelle qu'elle soit, si je puis me permettre de vous l'exposer ici, peut être est ce un peu basique pour ce forum, mais bon !

est il possible que dans mon corps actuel je puisse avoir les stigmates physiques d'une autre vie ?

merci à tous ceux qui voudront bien y réfléchir.

A bientôt

Népalia
Bhikkhus
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Re: réincarnation ...

Message par Bhikkhus »

nepalia a écrit :peut être est ce un peu basique pour ce forum,
Pas du tout. Je prends un réèl plaisir à te répondre.
nepalia a écrit :est il possible que dans mon corps actuel je puisse avoir les stigmates physiques d'une autre vie ?
Merci pour cette question Népalia. :D

Selon mes différentes études, voici un point de vue interressant à découvrir et à comprendre. Ce n'est absolument pas une référence, ni une verité-base à admettre telle quelle. A toi de te faire par la suite ta propre idée.

Selon la profonde doctrine du spiritisme, la croyance en la réincarnation est assimilée à une doctrine selon laquelle le principe immatériel et individuel de l’esprit, s'accomplit au travers de nombreuses vies successives dans différents corps (humains, animaux ou même végétaux selon certaines croyances).

Contrairement à la doctrine de la renaissance du bouddhisme Vajrayāna, selon le spiritisme, à la mort du corps physique, l'esprit quitte ce dernier pour habiter, après une nouvelle naissance, un autre corps, ce qui permettrait à l'individualité de poursuivre ses expériences de vie et son évolution spirituelle ou morale.

La réincarnation est en fait une forme de la transmigration des âmes, proche des concepts de la métempsycose. Ce qu’il faut comprendre, avant de pouvoir apprécier la valeur d’une perte (fût-ce de la vie même), c’est que nous contribuons à l’accroissement d’une expérience beaucoup plus vaste que celle que représente notre expérience collective dans ce corps physique.

Tout ce que nous vivons en ce moment s’ajoute à ce savoir plus vaste. Donc, même quand « on nous arrache » à cette existence physique, tout ce que nous aurons vécu ici fera partie de cette connaissance plus grande. Dès lors, effectivement, même la perte de la vie, dans ce corps physique, a sa valeur et son utilité vis à vis de nos nombreuses vies.

Notre science moderne, à aujourd’hui en effet, démontré l'impossibilité de la résurrection selon l'idée vulgaire que l’on s’en était faite par le passé.

Si les débris du corps humain restaient parfaitement homogènes (fussent-ils dispersés et réduits en poussière), on concevrait encore leur réunion à un temps donné. Mais nous savons bien que les choses ne se passent pas ainsi. Notre corps physique est formé d'éléments très divers (oxygène, hydrogène, azote, carbone, etc...), hors, par la décomposition, ces éléments se dispersent, mais pour servir (via les lois de causalité et d’interdépendance) à la formation de nouveaux corps; de telle sorte que la même molécule (de carbone par exemple), entrera dans la composition de plusieurs milliers de corps différents (je ne parles que des corps humains, sans compter tous ceux des animaux); que tel individu a peut-être (voir certainement) dans son corps physique actuel des molécules ayant appartenu aux hommes des premiers âges; que ces mêmes molécules organiques que nous absorbons quotidiennement dans notre nourriture proviennent peut-être du corps de tel autre individu que nous avons connu, et ainsi de suite…

:shock: Héééé oui...

Toute la matière étant en quantité définie, et ses transformations en quantités indéfinies, comment chacun de ces corps pourrait-il se reconstituer des mêmes éléments ? Et dans le cas de ta demande (Népalia) conserver des stigmates physique de vie antérieurs ?

Il y a là une impossibilité purement matérielle. On ne peut donc rationnellement admettre la résurrection de la chair (et d’éventuelles stigmates) que comme une figure symbolisant le phénomène de la réincarnation, et alors rien qui choque ni la raison ou qui soit en contradiction avec les données de la science.

:mrgreen:
Phurba
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Re: Réincarnation

Message par Phurba »

Mais parlons plutôt d'atomes alors non ? Qui se composent et se décomposent et se recomposent ?
Bhikkhus
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Re: Réincarnation

Message par Bhikkhus »

Phurba a écrit :Mais parlons plutôt d'atomes alors non ?
Mais j'en parle bien en prenant l'exemple de la molécule de carbone. C'est un exemple parmi d'autre. :)
Guillaume
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Re: Réincarnation

Message par Guillaume »

Effectivement, merci pour la question, qui est très intéressante.

Ton point de vue Bhikkhus est lui aussi intéressant, et très bien formulé, mais cela part d'une hypothèse de base qui n'est pas énoncée (Par rapport à la question de Nepalia) ici.

A ce que j'ai compris, selon ta démarche, les stigmates d'une vie antérieure seraient transmis par la matière. Autrement dit, si une grande partie des molécules de Mr Loulou, qui était allérgique à la peau de banane, à été ingéré par Mr Fifi, lorsque il a mangé une pousse de riz ayant poussé là ou Mr Riri avait enterré Mr Loulou, il se pourrait que notre Fifi soit à son tour allergique aux peaux de banane suite à la dégustation de la dite pousse ?

Mais si nous partons sur une autre théorie, qui se baserait sur le fait que les stigmates, et autres traces de vies antérieures, sont transmises non par la matière, mais par l'âme elle même?

Sans parler de stigmates, imaginons une âme incarnée dans un corps qui trouve la mort par la noyade, le prochain corps incarné pourrait avoir une phobie face à l'eau, sans explication tangible constatée dans sa vie actuelle !

Sans apporter de preuve pour répondre à cette question, je suis pour ma part assez convaincu que l'âme possède des réflexes, des attitudes, et peut être aussi des blessures, qui peuvent se répercuter de différentes manières sur notre incarnation actuelle.

(Je relance des sujets un peu vieux, mais ces derniers m'intéressent :D )
Bhikkhus
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Re: Réincarnation

Message par Bhikkhus »

Guillaume a écrit :A ce que j'ai compris, selon ta démarche, les stigmates d'une vie antérieure seraient transmis par la matière.
Non j’explique justement le contraire… cela est totalement impossible d’une façon ou d’une autre ! L’impossibilité est simplement et purement matérielle : la matière étant en quantité définie et ses transformations en quantité indéfinies.
Guillaume a écrit :Mais si nous partons sur une autre théorie, qui se baserait sur le fait que les stigmates, et autres traces de vies antérieures, sont transmises non par la matière, mais par l'âme elle même?
Cela revient un peu au même. Le mot « âme » est déjà à définir correctement (selon l’orientation que doit prendre la discussion). En effet, en Occident, nous employons le mot âme pour exprimer des choses très différentes (l’âme d’un instrument de musique, l’âme d’un vivant, celle d’un disparu, etc…). Pour traiter de la renaissance (tout en restant en conformité selon la doctrine du spiritisme comme je l’ai abordé en début de topic), on part du principe que l'homme est formé de trois parties essentielles (tel un fruit composé de son germe, de son périsperme et de sa coquille). On trouve un corps matériel et périssable, analogue aux animaux et animé par le même principe vital universel (que l’on peut nommer prana) ; une âme : c'est-à-dire le terme pour désigner un Esprit incarné (dont le corps est l'habitation), et un principe intermédiaire (nommé périsprit) qui est une substance semi-matérielle qui sert de première enveloppe à l'Esprit et unit l'âme et le corps.

Comme je l’explique plus haut, lorsque l’ensemble d’un corps physique est détruit, lors de la création d’un nouveau par le biais de la multiplication cellulaire, celui n'a (moléculairement) strictement aucun rapport avec l'ancien. De son coté, l’âme n’est qu’un Esprit incarné. L’Esprit étant éthéré et indivisible, il transmet le mouvement aux organes physiques seulement par le biais du fluide intermédiaire (prana), mais ne pouvant se diviser de quelque façon que ce soit, il ne peut donc avoir aucune forme d'impact sur le matériel ou le physique (tel que des stigmates ou autres traces de vies antérieures).

Cependant, je trouve qu’il est intéressant de noter que d’une certaine façon l'Esprit se reflète sur le corps. Alors certes, le corps n'est que matière, mais malgré cela il est néanmoins modelé sur les capacités de l'Esprit (qui lui imprime un certain caractère), principalement sur la figure. Et c'est d’ailleurs avec vérité que l’on a désigné les yeux comme le reflet ou le miroir de l'âme.

C'est-à-dire que la figure (plus particulièrement), reflète l'âme, car si l’on observe bien, telle personne excessivement laide a pourtant quelque chose qui peut nous plaire quand elle est l'enveloppe d'un Esprit, bon, sage et humain, tandis qu'il y a des figures physiquement très belles qui ne nous font rien éprouver (pour lesquelles même nous pouvons avoir de la répulsion). Sans avoir pour autant une ressemblance prononcée, une certaine similitude des goûts et des penchants peut donc même donner ce qu'on appelle un « air de famille ».
Guillaume a écrit :Sans apporter de preuve pour répondre à cette question, je suis pour ma part assez convaincu que l'âme possède des réflexes, des attitudes, et peut être aussi des blessures, qui peuvent se répercuter de différentes manières sur notre incarnation actuelle.
Je suis d’accord de cette répercussion sur notre incarnation actuelle, mais seulement si l’on parle d’intuition, de voix de conscience et de tendances instinctives dues à la mémoire dormante des expériences des vécus précédents. Mais selon moi, réflexes, attitudes ou blessures, renvoient à l’idée de souvenirs d’existences-physique passées. Or, il me semble qu’il y a pour l'âme, dans l'oubli de nos existences passées (surtout lorsqu’elles ont été pénibles), quelque chose de providentiel.
Guillaume
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Re: Réincarnation

Message par Guillaume »

Je te prie de bien vouloir accepter mes excuses, je n'avais pas bien compris ton texte précédent.
Bhikkhus a écrit :Je suis d’accord de cette répercussion sur notre incarnation actuelle, mais seulement si l’on parle d’intuition, de voix de conscience et de tendances instinctives dues à la mémoire dormante des expériences des vécus précédents. Mais selon moi, réflexes, attitudes ou blessures, renvoient à l’idée de souvenirs d’existences-physique passées. Or, il me semble qu’il y a pour l'âme, dans l'oubli de nos existences passées (surtout lorsqu’elles ont été pénibles), quelque chose de providentiel.
Je ne partage pas tout à fait cet avis. Cela impliquerait trop de dé-responsabilité selon moi. Je développe : Nous sommes aujourd'hui dans une société occidentale ou la ré incarnation n'est même pas traitée (Même en tant qu'hypothèse). La simple notion de " Corps Âme Esprit " dont tu parles très bien plus haut n'est elle non plus pas très développée. Nous vivons dans une inconscience qui nous pousse à la surconsommation sans se soucier du lendemain : Déchets chimiques, nucléaires, gaz, essence... Si l'humanité pensait à ses vies futures, et était moins égoïste, peut être aurions nous une chance de re considérer la manière dont nous (sur)exploitons la planète.

Mais alors, même si le concept de renaissance pouvait fleurir dans l'esprit de l'homme moderne, penser qu'un souvenir d'existence physique passé ne puisse être transmis serait pour certains providentiel, pour d'autres une aubaine. "Après tout, je ne me souviendrais plus de rien dans ma prochaine vie" Comme s'il suffisait de dormir pour oublier.

Je pense plutôt que toute parole, pensée, ou action que nous entreprenons aujourd'hui fleurit dans le temps, se matérialise et nous reviens dans cette vie actuelle (grossièrement, ma vision du karma), mais aussi dans nos vies futures !
Le Karma étant relié à l'Esprit (j'espère ne pas me tromper de terme !), je suis plutôt tenté de croire que chaque vie est une chance d'avancer vers l'Eveil, avec la possibilité de racheter ses erreurs, quelqu'elles soient. Mais que si nous en faisons, cela peut se répercuter sur plusieurs vies.
Pourquoi des enfants naissent ils handicapés ? Porteraient ils le karma des parents ? Cela serait il juste ?
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Re: Réincarnation

Message par Bhikkhus »

Guillaume a écrit :Je te prie de bien vouloir accepter mes excuses, je n'avais pas bien compris ton texte précédent.
Il n'y a aucun malaise... tu n'as pas à t'excuser. C'est un réel plaisir d'échanger avec toi sur ce genre de sujet.
:D
Guillaume a écrit :Si l'humanité pensait à ses vies futures, et était moins égoïste, peut être aurions nous une chance de re considérer la manière dont nous (sur)exploitons la planète.
Je sais… c’est une bien triste réalité. Mais j’ai envie de dire aussi que si une partie de l’humanité ne se sent pas capable (ou n’est pas prête) à penser à ses vies futures, il revient de charge à celles et ceux qui en ont (déjà) conscience d’essayer de transmettre le message qu’il serait souhaitable de penser au minimum ne serait ce qu’à la nouvelle génération à venir…

N’oublions pas non plus (pour celle et ceux adhérant au concept) que selon la cosmogonie de l’hindouisme, l’humanité traverse actuellement le quatrième âge d’épreuve du kali-yuga (སྙིགས་དུས། snyigs dus).

Lors de cet âge d’obscurité la grande majorité de la civilisation humaine dégénère spirituellement. Durant cette période, les gens sont aussi éloignés que possible de leurs religions et de leurs dieux et cinq dégénérescences majeures apparaissent : une durée de vie plus courte, une dégradation du karma général, des vues de la métaphysique erronée, un déclin des facultés des êtres et un accroissement des émotions négatives qui alimentent les passions. La très bonne nouvelle, c’est que du point de vue du bouddhisme tibétain, il a été dit qu’à partir de Mañjushrī-Yashas, les rois-kalkins souverains de Shambhala, préserveront l’unité de leur royaume tantrique cimenté par les initiations et les enseignements du bouddhisme Vajrayāna.
Guillaume a écrit :penser qu'un souvenir d'existence physique passé ne puisse être transmis serait pour certains providentiel, pour d'autres une aubaine.
Effectivement, dans bien des cas tout dépend souvent de notre propre point de vue.

Voici le mien : en faisant exception des quelques grands sprul sku parfaitement réalisés, il me semble que si nous n'avons pas (pendant notre actuelle vie corporelle), un souvenir précis de ce que nous avons été antérieurement et de ce que nous avons fait de bien ou de mal dans nos existences passées, nous en avons néanmoins l'intuition et nos tendances instinctives sont une réminiscence de notre passé, auxquelles notre conscience (qui est le désir que nous avons conçu de ne plus commettre les mêmes fautes et de progresser vers l’Eveil) nous avertit de résister.
Guillaume a écrit :"Après tout, je ne me souviendrais plus de rien dans ma prochaine vie" Comme s'il suffisait de dormir pour oublier.
Un peu, oui… c’est un très bon exemple. Selon mon approche, c'est après la mort physique, dans les mondes supérieurs des bardos, lorsque le souvenir des existences malheureuses n'est plus qu'un mauvais rêve, qu'elles se présentent à la mémoire. Dans les mondes inférieurs (tel que le nôtre en plein kali-yuga), il me semble fortement que les malheurs présents seraient encore plus aggravés par des souvenirs résiduels de ce que l’on aurait pu endurer auparavant.

D’autre part, il me semble que le souvenir de nos individualités antérieures aurait des inconvénients très graves : sans citer d’exemple, il pourrait dans certains cas, nous humilier étrangement ou dans d'autres exalter notre orgueil, et de par cela entraver nos capacité de libre arbitre et de décision.

Il me semble que notre esprit (sems) dispose pour nous améliorer vers rig pa de juste ce qui nous est nécessaire et peut nous suffire : la voix de la conscience et nos tendances instinctives. Il nous ôte judicieusement ce qui pourrait nous nuire.

De plus, je me permet d’ajouter encore que si nous avions le souvenir de nos actes antérieurs personnels, nous aurions également (tout à fait logiquement) celui des actes d'autrui et cette immense connaissance pourrait avoir de néfastes ou très fâcheux effets sur les relations sociales. En effet, n'ayant certainement pas toujours lieu de nous glorifier de notre passé, il est souvent bienheureux qu'un voile obscurcissant soit jeté dessus.
Guillaume a écrit :Je pense plutôt que toute parole, pensée, ou action que nous entreprenons aujourd'hui fleurit dans le temps, se matérialise et nous reviens dans cette vie actuelle
Je suis absolument d’accord avec ce principe (mais sans pour autant qu’il y ait souvenir de ses existences antérieures). Ce que tu expliques là est en effet une vision du karma qui détaille comment le conditionnement éprouvé par un individu résulte de ses actes antérieurs et comment son devenir se détermine par son comportement présent.

Le karma peut être effectivement acte du corps (par les gestes), de la parole (par la verbalisation) ou de l'esprit (par les pensées) et porte un fruit dans cette vie, dans la prochaine ou au cours de naissances successives, si les circonstances requises sont réunies et seulement dans ce cas (des karmas, faibles ou contrariés par un karma de type opposé, peuvent ne jamais porter de fruit).
Guillaume a écrit :la possibilité de racheter ses erreurs, quelqu'elles soient. Mais que si nous en faisons, cela peut se répercuter sur plusieurs vies.
Je le pense aussi, du moins je pense que (selon l’avancement spirituel de chacun) celles et ceux qui doivent recommencer le même type d'existence (souvent douloureuse) sont précisément celles et ceux qui faillent à leur mission ou à leurs épreuves.
Guillaume a écrit :Pourquoi des enfants naissent ils handicapés ? Porteraient ils le karma des parents ? Cela serait il juste ?
Ce ne serait pas juste en effet. Il ne peuvent pas porter le karma de leurs parents. Ce cycle des actions engendrées est individuel est propre à chacun. Chacun est en effet libre d'influencer son sort, en fonction de la qualité des actions qu'il commet. La loi du karma est néanmoins parfaitement non maîtrisable. C'est elle qui régit tous les actes que chacun produit, ce qui explique que rien n'est laissé au hasard.

Je suis intimement convaincu que nous sommes tous égaux (l’état de bouddha dormant en notre sein), mais chacun d'entre nous a plus ou moins vécu et par conséquent plus ou moins acquis. La différence est dans le seul degré d’expérience et dans la volonté (qui est le libre arbitre). En partant de là, les uns vont se perfectionner plus rapidement, ce qui leur donnera des aptitudes diverses. Il me semble que le complexe mélange des aptitudes est parfaitement nécessaire, afin que chacun puisse concourir aux vues de la providence dans la limite du développement de ses forces physiques et intellectuelles : c’est à dire que ce que l'un ne fait pas, l'autre le fait… et c'est ainsi que chacun a son rôle utile (même les enfants qui naissent handicapés).

:)
Guillaume
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Re: Réincarnation

Message par Guillaume »

Effectivement, chacun à son rôle utile, quel qu'il soit, un sage, un érudit, un handicapé ou un malfrat, tout le monde "joue son rôle". Du moins c'est ce en quoi je crois.

Une question m'est venu en lisant de nouveau notre discussion. Une question à laquelle je n'arrive pas à trouver de réponse. Peut être ne suis je pas près à la trouver, peut être me renvoie t elle simplement à mon manque de foie.

Mon âme s'est incarnée sur Terre pour expérimenter, apprendre, pour, finalement, sortir du Samsara. Que Dieu et tous les Bouddhas puissent m'aider dans cette tâche. Si, au bout de plusieurs milliers de vies, j'atteint enfin cet éveil spirituel, mon but, je le sais, serais d'aider tout être à connaître l'état de rig pa et à rejoindre "Le clan des Bouddhas" (J'imagine bien le slogan à l'entrée d'un bar ou l'on ne servirait que de la conscience ^^).

Et si, grâce aux efforts de tous les Bouddhas, tous les êtres arrivent à l'illumination, quelle sera alors notre place, quelle sera la place de notre corps, ou plutôt du plan Terrien tel que nous le connaissons ?

Aurons nous alors un autre samsara dont il faudra nous libérer ? Celui du royaume des cieux ? Vivrons nous tous paisiblement dans ce que l'on appel communément l'au dela ?

Je n'ai, à ce jour, vu aucune réponse à ces questions dans tout ce que j'ai pu lire.

En d'autres termes : L'Eveil, oui, mais après ? (Un peu trop chronique de journaliste cette question). Cette question étant posé en mettant de côté le bonheur incommensurable et permanent que peut apporter l'Eveil.

D'ailleurs, autre question : L'impermanence... L'état de Bouddha est il lui aussi impermanent ? L'Eveil peut il "se perdre"?

Bref, vous l'aurez compris, ce soir je pose mes questions ^^.

Bien à vous.
Bhikkhus
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Re: Réincarnation

Message par Bhikkhus »

Guillaume a écrit :Si, au bout de plusieurs milliers de vies, j'atteint enfin cet éveil spirituel, mon but, je le sais, serais d'aider tout être à connaître l'état de rig pa et à rejoindre "Le clan des Bouddhas"
C’est amusant car j’ai un peu travaillé cet hiver sur cette épineuse situation de la renonciation du bodhisattva au nirvana par l’intention (mue par la compassion) d’aider tous les êtres et de mettre un terme à leurs souffrances. Eh oui, car si on y regarde de près, (considéré à la lumière des enseignements du bouddhisme) la croyance en la possibilité d’une renonciation au nirvana est tout bonnement une absurdité ! Je m’explique…

Selon les enseignements, l’état nirvanique est celui que l’on atteint par la connaissance (rig pa) comme le fit le Bouddha historique : c'est-à-dire la cessation des samskaras (des confections mentales) qui dépendent de l’imagination, qui fabrique le monde illusoire, lui-même calqué sur des données fournies par l’ignorance (ma rig pa).

Or, celui qui parvient à connaître et à savoir ne peut pas subitement cesser de connaître et de savoir. Autrement dit, celui qui a atteint le nirvana, la connaissance, ne peut pas rejeter sa nature et son état de connaissance. Il lui est également tout à fait impossible de transférer sa condition de connaissance à autrui. Il ne peut que promulguer ce qu’il a compris et observer et indiquer aux êtres prisonniers de leur ignorance, les moyens propres à produire la découverte de la compréhension des faits qu’il a lui-même perçues.

Les textes bouddhique sacrés nous disent : « C’est à vous de faire l’effort car le Bouddha ne peut que prêcher ». Avec le temps, ce thème s’est élargi et cette conception du salut par la foi s’apparente aujourd’hui à la doctrine chrétienne et à celle du spiritisme. Cependant, il est à remarquer que « faire l’effort » parait bien trop pénible (voir insurmontable) à un bien grand nombre de fidèle.

On peut facilement déduire que le Bouddha (ou le Christ) qui ne peut que prêcher la doctrine et laissant donc à ses auditeurs « l’effort de faire », manque assez souvent d’attrait pour les masses paresseuses. Et c’est justement pourquoi, l’encouragement d’un bodhisattva animé d’une compassion infinie (et qui refuse d’entrer dans le nirvana tant qu’il n’y aura pas transporté tous les êtres jusqu’au dernier), a été inventé à leur usage. Il suffit dès lors de simplement s’abandonner à la charité de Tchènrézig et de répéter son mantra pour être sauvé. Il est facilement observable que bon nombre de personne (selon leurs différentes religions) considère que le simple fait de diriger leurs affaires courantes importantes ne leur donne pas le temps de s’occuper de religion. Il est donc particulièrement commode à ses dernières de se dire (pour la journée) qu’en récitant une fois tel mantra ou telle prière, cela leur suffira pour être sauvé.

Notons que le peuple tibétain n’en est jamais arrivé jusque-là, car tous croient qu’à l’aide accordée par Tchènrézig, le dévot doit joindre des bonnes œuvres (tout particulièrement la charité envers son prochain).
Cette particularité de la charité envers son prochain fut également largement prêchée par le Christ…. N’a-t-il pas dit la veille de sa passion : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé » ?
Bhikkhus
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Re: Réincarnation

Message par Bhikkhus »

Guillaume a écrit :quelle sera alors notre place, quelle sera la place de notre corps, ou plutôt du plan Terrien tel que nous le connaissons ?
Je ne suis évidemment pas un spécialiste de la question, mais je prends toutefois plaisir à formuler et à partager mon point de vue : selon mon étude sur le sujet, dans son acception par le bouddhisme tibétain (qui est la plus commune aujourd'hui), l’illumination (ou le nirvâna) désigne la finalité, la délivrance et le but suprême de la pratique bouddhique : l'Eveil. Cet Eveil peut être défini comme un état d’esprit. Nirvâna est la définition de l’extinction des trois poisons (désir, haine et ignorance), de dukkhâ (mal-être) et de l’épuisement de l'ignorance sous la forme d’une paix intérieure totale et permanente, provenant justement du détachement que conditionne dukkhâ à travers l'idée d’un Soi permanent et indépendant.

Or, le détachement de l'idée du Soi, passe par la compréhension de la vacuité : un concept particulier et très spécifique qui peut être difficile voire assez mal interprété (surtout dans nos contrées) puisqu’il désigne pour des êtres et des choses, le caractère illusoire de l'idée de Soi, l'absence d'illusions, l'absence d'ego, l'absence de dualité, ou autrement dit :
l'inexistence de toute essence, de tout caractère fixe et non-changeant.

Dans le cas de ton interrogation « sur ta place », sur ce que tu seras, il faut bien comprendre que selon le bouddhisme tibétain et la doctrine de la Claire-lumière, le vide sans forme (stong pa nyid) que l’on obtient lors de la méditation n’est pas le vide du néant, mais l’identité véritable de « cela qui est », la norme de l’être, la cause et l’origine de tout ce qui est fini. Etant donné que cela ne peut absolument pas être décrit dans les termes de notre expérience phénoménale sangsarique, les ignorants ne connaissant pas l’illumination pour le vide, le regardent comme le néant.

Or, la vacuité n’est pas rien : c’est juste l’absence de caractéristique inhérente !
Elle s'applique aux choses aussi bien qu'aux pensées et aux états d'esprits.

Suite à mes réflexions, la meilleure proposition que je pourrais me permettre de te faire à l’heure actuelle serait de t’expliquer que ta place est déja parmi l’interdépendance (la vacuité) et donc de réaliser ta fausse idée d’un Moi (et donc d’une place indépendante pour ce Moi).

Bheuuu... ce que je veux dire n'est pas si simple à expliquer. Je fais de mon mieux. J'espère que tu arrives à me suivre.
:D
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Re: Réincarnation

Message par Bhikkhus »

Guillaume a écrit :Aurons nous alors un autre samsara dont il faudra nous libérer ?
Je me permet simplement de rappeler que le terme samsâra désigne « la ronde étant identique », « la perpétuelle errance », « le devenir à exister continuellement ». Comme dans une ronde de naissance et de mort, c’est donc le cycle sans fin des existences conditionnées (naissances, morts, renaissances), c'est-à-dire les états de l'existence sous l'emprise du mal-être (dukkhâ), des émotions négatives, de l'attachement et de l'ignorance. Ces états sont (et restent) conditionnés par les douze facteurs interdépendants et la loi du karma tant qu'ils n'ont pas été délivrés.

Le samsâra est donc connu comme le cycle sans fin des vies, de renaissance en renaissance ou l’état de non-Eveil. Se référant à l’existence dans l’univers des phénomènes, le samsâra contraste avec le nirvâna, (qui est au delà de l’existence conditionnée, au delà de la nature et de l’océan du samsâra). Or, si l’Eveil est atteint, l’illumination ne peut pas engendrer la non-illumination. Le nirvâna ne peut pas engendrer le samsâra.

D’autant plus que nirvâna et samsâra ne sont pas deux « choses » radicalement distinctes et opposées. Le concept de la vacuité des phénomènes qui est particulièrement développé par les écoles du grand véhicule et, notamment, appliqué à l'ensemble des phénomènes (et non pas seulement à l'idée de Soi, comme dans les écoles anciennes) rend possible l'idée d'une équivalence du samsāra et du nirvāna (essentielle dans l'enseignement du Mahâyâna).
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Re: Réincarnation

Message par Bhikkhus »

Guillaume a écrit :Vivrons nous tous paisiblement dans ce que l'on appel communément l'au dela ?
« Vivre paisiblement » impact automatiquement la notion : d’existence, de sentiment agréable, de satisfaction intérieure pour un ego, d’émotions paisibles, éventuellement d’attachement, de phénomènes soumis à l’impermanence… Ceci nous renvoie au samsâra… et donc au monde phénoménal des illusions.

Or, la vacuité (se référant au vide) est l'état dans lequel toutes les illusions ont été évacuées. Il est dit que dans l'absence de dualité on fait l'expérience de l'ainsité (du caractère des choses telles qu'elles sont).

Afin de comprendre le développement de ce concept, il faut toutefois admettre que le chemin qui mène de l’impermanence et de l’insatisfaction (dukkhâ) à la vacuité est tout à fait évident :

Nous savons grâce au principe de l’interdépendance que les choses et les évènements ne peuvent pas naître sans qu’une cause les engendre. Nous savons également que le mal-être (dukkhâ) et les actes contaminés sont induits par ces causes. La racine secrète de toutes ces illusions est l’ignorance fondamentale (ma rig pa) qui se fait une fausse idée de la nature de la réalité. Et de ce fait, elle n’a aucun fondement valable dans notre expérience vécue comme dans la réalité. En fait elle appréhende la réalité d’une façon qui est contradictoire avec celle dont les choses se passent réellement. Et de cette erreur découle une façon d’être, un état d’esprit erroné et tourmenté.

J’aurais pu en parler plus tôt, mais il existe une méditation (la vipassanâ-bhâvanâ), qui est la contemplation de cette vacuité, la compréhension de cette interdépendance.

Un exercice préliminaire (suivit de beaucoup d’autre) sous la forme d’une méditation-visualisation d’approche, est expliqué dans le livre III du recueil "Les sept livres de la sagesse du grand sentier".
Cet ouvrage est présenté ici (post du Dim 11 Mar 2012 ) : http://www.montibet.com/forum/viewtopic.php?f=15&t=392

Cet exercice développe la visualisation du corps physique comme étant vide. Plus concrètement, cette méditation est une approche à la compréhension de l’absence d’existence inhérente, signifiant que nous n’avons pas en nous la cause de notre existence, mais que nous existons à partir de tout ce que nous ne sommes pas. Nous ne sommes pas les os, la chair, le sang, la lymphe ou les organes de notre corps mais nous existons parce que nous réunissons en nous toutes ces choses que nous ne sommes pas. Nous ne sommes pas l’air que nous respirons, nous ne sommes pas la nourriture que nous mangeons, ni l’eau que nous buvons, mais nous existons parce que nous absorbons toutes ces choses que nous ne sommes pas. Nous sommes le lien avec tout ce qui n’est pas nous. On comprend que si nous y regardons de près, rien ne possède donc d’existence intrinsèque...

tout est vacuité !
:mrgreen:
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Re: Réincarnation

Message par Bhikkhus »

Guillaume a écrit :L'impermanence... L'état de Bouddha est il lui aussi impermanent ? L'Eveil peut il "se perdre"?
Haaaa… l'impermanence...! Cette loi qui stipule qu’à partir du moment où quelque chose a été composé, il se décomposera (car il n'y a rien qui soit éternel). Tout est constamment changeant, tous les composites sont impermanents, on ne peut donc absolument rien trouver de permanent dans les phénomènes. Loi universelle, la loi d’impermanence est selon le bouddhisme, l'une des trois caractéristiques de toutes les existences conditionnées.

Je fais un petit rappel de ces caractéristiques :

1°- l'impersonnalité : il n'y a rien qui ait une existence indépendante et réelle en soi.
2°- l'insatisfaction (dukkhâ) : aucun phénomène ne peut nous satisfaire de manière ultime et définitive.
3°- l’impermanence : on ne peut absolument rien trouver de permanent dans les phénomènes.

Ces trois caractéristiques de l'existence conditionnée, sont universelles, valides en tous temps et en tous lieux, et pourraient être reconnues par une vision directe de la réalité. Le nirvâna (et donc l’état de bouddha) n'étant pas conditionné, échappe aux caractéristiques de souffrance et d'impermanence.
L'Eveil ne peut donc pas se perdre.
Ouf… nous voilà rassuré !
;)
Guillaume a écrit :Bref, vous l'aurez compris, ce soir je pose mes questions ^^.
Sans forcement avoir toutes les réponses, j'ai toutefois pris un grand plaisir à te répondre de mon mieux et à faire évoluer ce topic.
:P
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Re: Réincarnation

Message par Bhikkhus »

Bhikkhus a écrit :nirvâna et samsâra ne sont pas deux « choses » radicalement distinctes et opposées. Le concept de la vacuité des phénomènes [...] rend possible l'idée d'une équivalence du samsâra et du nirvâna
Pour finir mes réponses, je redéveloppe juste un peu cette idée basée sur le célèbre paragraphe de la Prajna-paramita :
« La forme est le vide et le vide est la forme ».

En dehors de tous les éléments qui constituent le samasâra (notre univers phénoménal), il n’existe pas un quelque chose qui est le vide. Ces éléments sont précisément le vide et le vide est précisément ces éléments. Sur cette compréhension de la vacuité, samsâra et nirvâna sont donc une seule et même « chose », mais simplement vue sous deux aspects différents. L’un est observé à travers l’ignorance, l’autre à travers la connaissance.

:mrgreen:
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Re: Réincarnation

Message par Bhikkhus »

Bhikkhus a écrit :Et c’est justement pourquoi, l’encouragement d’un bodhisattva animé d’une compassion infinie [...] a été inventé à leur usage.
Je ne m’arrête plus…
:lol:
J’étais en train de relire le topic et je souhaite apporter une dernière précision qui je pense à une certaine importance.

Lorsque j’ose mentionner le fait que le bodhisattva à été inventé pour les êtres, il faut bien comprendre que je tente d’expliquer (avec mes mots) qu’il ne peut pas renoncer au nirvâna (car c’est impossible), mais néanmoins qu’il peut renoncer à se désintéresser à la sphère du relatif, à notre monde (car ceci lui est en revanche possible).

Cette explication est basée sur la théorie bouddhique des deux vérités (relative et absolue) :

Le bodhisattva, parfaitement éclairé, comprend (grâce à la vacuité) que le monde phénoménal est dénué de réalité absolue. Il est comme une fabrication mentale de l’imagination (un samaskara). Néanmoins, pas plus que les images que nous voyons dans nos propres rêves, il n’est un pur néant. Il existe une réalité relative et les êtres qui s’y meuvent (c'est-à-dire nous) souffrent par le fait de l’illusion dans laquelle leur ignorance les maintient. Le bodhisattva, bien qu’ayant cessé d’être dupe de cette illusion, bien qu’ayant cessé de souffrir à cause d’elle et demeurant en paix dans la condition nirvânique qu’il a atteint, se mêle nanmoins à nous : il se met à la portée des êtres aveuglés par l’ignorance, s’efforce de les éclairer et de les diriger vers la voie qui conduit à la connaissance libératrice : au nirvâna.

Voici la renonciation du bodhisattva : le fait de renoncer (par compassion) à se désintéresser du monde relatif.
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Re: Réincarnation

Message par Pan »

Coucou tout l'monde ! J'espère que vous allez tous bien ;)
À mon tour de poser une question, si cela ne vous gêne pas.

Je suis une toute nouvelle bouddhiste et il va sans dire que l'Eveil, ce n'est pas encore pour cette vie :lol:
Est-ce que ma prochaine incarnation reprendra là où je me serai arrêtée dans cette vie ? Ou devra-t-elle redécouvrir le bouddhisme à un moment, le réétudier, etc ?
Je ne sais pas si c'est clair... En gros je voudrais savoir ce qu'il en est de la "passation" des enseignements bouddhistes d'une vie à l'autre.
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Re: Réincarnation

Message par Karma Drak-pa »

Alors, ma réponse sera sans doute bien moins fournie que ce à quoi Bhikkhus nous habitue, mais je vais essayer de répondre dans la mesure de mes connaissances :

Étudier le Dharma aura toujours un effet, la question est, quel ampleur prendra cet effet?? Est-ce qu’il se fera ressentir dès la vie suivante si on a l’immense chance de renaître dans un précieux corps humain, ou dans la millionième prochaine vie?? Est-ce qu’on se souviendra de tout, ou juste quelques traces légères??
Ces questions-là, seul un être éveillé peut potentiellement y répondre, hélas (sinon, ce serait pas rigolo, m’voyez??)

Cependant, une réelle compréhension du Dharma dans cette vie-ci peut en effet faciliter sa compréhension dans la vie suivante qui est marquée par cette vie-ci, cela peut nous aider à saisir plus facilement les concepts et comprendre plus facilement qu’il ne faut justement pas saisir ces concepts non-existants et non-non-existants (aaah… les joies des paradoxes de la réalité relative… :?)?)
Prenons l’exemple de Sa Sainteté le Karmapa et de Son Éminence Shamar Rinpoché (sans rentrer dans la controverse qui serait d’autant plus inutile ici), traditionnellement, celui qui est plus agé que l’autre lui transmet tous les enseignements et les initiations afin que quand le plus agé décède, le jeune — devenu alors plus âgé — transmet tous les enseignements qu’il a reçu à la nouvelle incarnation, et ainsi de suite. Même eux ont besoin de se «?rafraîchir la mémoire?» avant de pouvoir enseigner.
Cependant, il y a des principes moraux qui pourront couler de source pour ceux ayant déjà étudié et pratiqué le Dharma qui ne seront pas tout autant évident pour les autres.

En gros, je dirais que la théorie ne se retient pas forcément, mais la pratique laisse des traces plus ou moins profonde, selon l’intensité avec laquelle on a pratiqué, selon notre niveau d’Éveil — car un niveau d’Éveil pas haut ne veut pas dire inexistant (même s’il est au raz des pâquerettes dans le cas, hélas, de la majorité des êtres sensibles). L’être réincarné aura plus ou moins de facilités à ré-apprendre le Dharma (malheureusement, cela ne veut pas dire qu’il le fera).

Voilà de mon point de vue comment ça se passe, si je dis une bêtise, n’hésitez pas à me corriger~
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Re: Réincarnation

Message par Pan »

Merci pour cette réponse très éclairante, Drak-pa. Ne me reste plus qu'à pratiquer ;)
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