TITI85 a écrit :J'aimerais donc des précisions sur cet icone (traduction, date....)
Merveilleuse acquisition ! C'est effectivement du tibétain. Bravo, c'est bien vu ! Ce sera difficile à dater pour moi; Je ne suis pas un spécialiste dans ce domaine, néanmoins pour répondre quelque peu à ta demande, voici quelques informations sur cette "toile" :
Recto : Cette splendide peinture traditionelle (
thangka en tibétain) est une représentation d'
Avalokiteshvara (
Tchènrézig en tibétain).
Avalokiteshvara est certainement le
bodhisattva le plus fameux, le plus connu et le plus populaire du bouddhisme tibétain.
Bodhisattva protéiforme et syncrétique, il peut représenter tous les autres
bodhisattvas, personnifiant à lui seul la « sagesse » rayonnante de la miséricorde et de la compassion infinie (de tous les
bouddhas).
Directement issue de la tradition du bouddhisme tibétain, la célèbre légende d’
Avalokiteshvara raconte qu’en des temps immémoriaux, mille princes firent le vœu de devenir des
bouddhas. L’un deux fut résolut à devenir le
Bouddha historique (connu sous le nom du prince
Gautama Siddhārtha).
Avalokiteshvara cependant, fit le vœu de ne pas atteindre « l’Eveil » tant que les autres princes ne seraient pas eux-mêmes devenus des
bouddhas. Dans son infinie compassion, il fit également le vœu de libérer tous les êtres sensibles de la « souffrance » des différents « sphères » du
samsāra. Il pria ainsi devant les
bouddhas : « Puissé-je aider tous les êtres et, si jamais je me lassait de ce noble travail, puisse mon corps éclater en mille morceaux ». On raconte qu’il descendit d’abord dans le « monde des enfers », puis remonta progressivement, en passant par le « monde des
pretas », et ainsi de suite jusqu’au « monde des
devas ». Arrivé à ce stade, il jeta un coup d’œil plus bas et fut atterré de voir que, bien qu’il eût sauvé de l’enfer un nombre incalculable d’êtres, des êtres en quantités tout aussi incomparables continuaient de s’y déverser. Cela le plongea dans la désolation la plus profonde. Pendant un instant, il perdit presque la foi dans le noble vœu qu’il avait fait, mais son corps explosa subitement en mille morceaux. Dans son désespoir, il appela tous les
bouddhas à son secours. Ceux-ci accoururent à son aide de tous les recoins de l’univers, telle (nous dit un texte) une douce chute de flocons de neige. Par les grands pouvoirs des
bouddhas, il redevint un et, à partir de ce moment
Avalokiteshvara posséda onze têtes, mille bras (tel que représenté sur ta peinture), ainsi qu'un œil sur la paume de chaque main (représentant l’union de la « sagesse » et des « moyens habiles »), marques de la compassion véritable. Sous cette forme, il était même plus resplendissant qu’auparavant et doué d’un pouvoir accru d’aider tous les êtres. Sa compassion gagna encore en intensité tandis qu’il réitérait son vœu en présence des
bouddhas.
Verso : Exprimant toute la « connaissance » et la compassion des
bouddhas,
le mantra d'Avalokiteshvara « om ma ni padme hum » est représenté (horizontalement) sur quasi toute la page.
On peut voir également les lettres « om ah hum » (écrites verticalement) . Cet autre
mantra correspond au triple corps d'un
bouddha (
tri-kāya en sanskrit). C’est le célèbre
mantra de prosternation bouddhique, utilisé pour actualiser les qualités de la personne.