Art : Le calame tibétain
Posté : sam. 10 août 2013 15:36
Bonjour les zamis.
J’ai l’idée de créer ce nouveau topic qui pourrait servir de découverte (et pourquoi pas d’introduction) à
L’art du Ce topic est en fait plus une présentation de l’outil par lui-même. Les éventuelles réalisations artistiques pourront faire l’objet d’un topic adapté dans la section « L’art d’écrire en tibétain » (http://www.montibet.com/forum/viewforum.php?f=5). C’est à voir... enfin bref.
Mes modestes débuts à la calligraphie m’ont motivé et poussé à m’intéresser d’un peu plus près à cet instrument.
Comme un petit peu tout le monde, je savais que les calligraphes (professionnels ou passionnés) utilisaient des matériels divers pour leur art. Par exemple, en Europe, ce fut la plume d’oiseau qui s’est imposée très longtemps comme instrument d’écriture traditionnel. Chez les chinois, le pinceau. Parmi les contrées persane et arabes, principalement le roseau alors qu’au Tibet, furent privilégiés le bois puis le bambou.
Outil calligraphiques ancestral apprécié depuis l´Antiquité pour la vivacité et la subtilité de son trait, le calame est à l’origine un segment de roseau, de bambou ou parfois de bois taillé en pointe, dont on se sert pour l’écriture. Il est « trempé » dans de l’encre puis appliqué sur une feuille (ou tout autre support du même genre).
Auparavant, la méthode traditionnelle tibétaine consistait à utiliser un type spécifique de bois (ne se trouvant qu’au dessus de 3000 mètres) que l’on faisait délicatement et partiellement brûler. Le calligraphe le taillait alors en baguette et en passait à nouveau l’extrémité au feu, afin de durcir celle-ci et la rendre propre à l’usage de la calligraphie. Cette méthode n’était cependant pas étendue à l’ensemble du territoire tibetain. L’usage le plus courant en calligraphie consista donc à l’utilisation de « plume » de bambou (et quelque fois de roseau).
Effectivement, les qualités rhizomateuses du roseau en font généralement un très bon candidat pour les réalisations d’instruments d’écriture. Tout en présentant une certaine souplesse générale, sa partie interne est plutôt fibreuse et tendre, et sa partie externe assez dure et lisse. On m’a expliqué quand France, sa période de cueillette optimale s’effectue d’Aout à Septembre, par temps sec et on le coupe sain sur pied (ni trop jeune, ni trop vieux, c'est-à-dire ni vert, ni pourri). Son nettoyage s’effectue à l’eau claire puis une longue période de séchage est requise avant la taille.
Pour ma part, n’habitant pas un secteur où le roseau pousse naturellement de façon abondante, je me suis dirigé vers du bambou sec (que j’ai rapporté de vacances à l’étranger). En effet, selon la tradition tibétaine, j’ai lut que pour obtenir une « plume » de la meilleure qualité, c'est-à-dire extrêmement dure, il faut utiliser un bambou ancien. Cependant on veillera néanmoins qu’avec le temps il ne soit pas non plus rongé par les insectes à l’intérieur, ce qui gâcherait définitivement ses qualités. On prendra aussi soin de choisir une pièce de bambou qui soit assez large, dans laquelle on pourra tailler des baguettes aux côtés plus carrés que ronds (et que l’on pourra encore affiner par la suite).
Traditionnellement, et en raison de l’intense humidité qui règne dans les montagnes du Tibet, les autochtones ont mis au point un procédé simple mais efficace. Après la taille des baguettes, ils enroulent celles-ci d’un cordon et suspendent le tout au-dessus de la cheminée (à la chaleur de l’âtre). Après quelques mois (voir même une année), les baguettes de bambou ont séché et sont parfaitement dures, prêtes à leur utilisation finales. Parfois, l’ajout de beurre ou de moelle de yack au cours du séchage, permet de donner une plus grande souplesse à la baguette, qui épousera ainsi légèrement la forme de la main.
Il est dit que la taille elle-même est entièrement conditionnée par le taille-calames : des canifs adapté à cet utilisation et particulièrement tranchants. A noter que les véritables taille-calames sont fabriqués par des artisans, qui transmettent la technique de génération en génération, et signent leur fabrication. Parfaitement affuté, cet outil permettra donc d’effectuer une excellente coupe (franche et nette). A l’inverse, si la lame est quelque peu émoussée, la « plume » obtenue ne permettra pas de calligraphier dans les règles de l’art. Il faut donc prêter une attention toute particulière à cet exercice, afin de ne pas se trancher un doigt sur le moment. Ce serait stupide ! Cette préparation est dite difficile et nécessite un apprentissage de plusieurs procédés minutieux qui permettront d’obtenir un outil parfait pour calligraphier tant les lettres d’imprimeries que cursives.
J’ai put lire à un endroit qu’une tradition ancienne requiert d’utiliser un bambou dans lequel se trouve un nœud. La nécessité de ce nœud (dont la présence est censée garantir une bonne calligraphie), pourrait être qu’il consolide la baguette, particulièrement lorsque l’on fend la « plume » pour permettre à l’encre de couler.
J’ai l’idée de créer ce nouveau topic qui pourrait servir de découverte (et pourquoi pas d’introduction) à
L’art du Ce topic est en fait plus une présentation de l’outil par lui-même. Les éventuelles réalisations artistiques pourront faire l’objet d’un topic adapté dans la section « L’art d’écrire en tibétain » (http://www.montibet.com/forum/viewforum.php?f=5). C’est à voir... enfin bref.
Mes modestes débuts à la calligraphie m’ont motivé et poussé à m’intéresser d’un peu plus près à cet instrument.
Comme un petit peu tout le monde, je savais que les calligraphes (professionnels ou passionnés) utilisaient des matériels divers pour leur art. Par exemple, en Europe, ce fut la plume d’oiseau qui s’est imposée très longtemps comme instrument d’écriture traditionnel. Chez les chinois, le pinceau. Parmi les contrées persane et arabes, principalement le roseau alors qu’au Tibet, furent privilégiés le bois puis le bambou.
Outil calligraphiques ancestral apprécié depuis l´Antiquité pour la vivacité et la subtilité de son trait, le calame est à l’origine un segment de roseau, de bambou ou parfois de bois taillé en pointe, dont on se sert pour l’écriture. Il est « trempé » dans de l’encre puis appliqué sur une feuille (ou tout autre support du même genre).
Auparavant, la méthode traditionnelle tibétaine consistait à utiliser un type spécifique de bois (ne se trouvant qu’au dessus de 3000 mètres) que l’on faisait délicatement et partiellement brûler. Le calligraphe le taillait alors en baguette et en passait à nouveau l’extrémité au feu, afin de durcir celle-ci et la rendre propre à l’usage de la calligraphie. Cette méthode n’était cependant pas étendue à l’ensemble du territoire tibetain. L’usage le plus courant en calligraphie consista donc à l’utilisation de « plume » de bambou (et quelque fois de roseau).
Effectivement, les qualités rhizomateuses du roseau en font généralement un très bon candidat pour les réalisations d’instruments d’écriture. Tout en présentant une certaine souplesse générale, sa partie interne est plutôt fibreuse et tendre, et sa partie externe assez dure et lisse. On m’a expliqué quand France, sa période de cueillette optimale s’effectue d’Aout à Septembre, par temps sec et on le coupe sain sur pied (ni trop jeune, ni trop vieux, c'est-à-dire ni vert, ni pourri). Son nettoyage s’effectue à l’eau claire puis une longue période de séchage est requise avant la taille.
Pour ma part, n’habitant pas un secteur où le roseau pousse naturellement de façon abondante, je me suis dirigé vers du bambou sec (que j’ai rapporté de vacances à l’étranger). En effet, selon la tradition tibétaine, j’ai lut que pour obtenir une « plume » de la meilleure qualité, c'est-à-dire extrêmement dure, il faut utiliser un bambou ancien. Cependant on veillera néanmoins qu’avec le temps il ne soit pas non plus rongé par les insectes à l’intérieur, ce qui gâcherait définitivement ses qualités. On prendra aussi soin de choisir une pièce de bambou qui soit assez large, dans laquelle on pourra tailler des baguettes aux côtés plus carrés que ronds (et que l’on pourra encore affiner par la suite).
Traditionnellement, et en raison de l’intense humidité qui règne dans les montagnes du Tibet, les autochtones ont mis au point un procédé simple mais efficace. Après la taille des baguettes, ils enroulent celles-ci d’un cordon et suspendent le tout au-dessus de la cheminée (à la chaleur de l’âtre). Après quelques mois (voir même une année), les baguettes de bambou ont séché et sont parfaitement dures, prêtes à leur utilisation finales. Parfois, l’ajout de beurre ou de moelle de yack au cours du séchage, permet de donner une plus grande souplesse à la baguette, qui épousera ainsi légèrement la forme de la main.
Il est dit que la taille elle-même est entièrement conditionnée par le taille-calames : des canifs adapté à cet utilisation et particulièrement tranchants. A noter que les véritables taille-calames sont fabriqués par des artisans, qui transmettent la technique de génération en génération, et signent leur fabrication. Parfaitement affuté, cet outil permettra donc d’effectuer une excellente coupe (franche et nette). A l’inverse, si la lame est quelque peu émoussée, la « plume » obtenue ne permettra pas de calligraphier dans les règles de l’art. Il faut donc prêter une attention toute particulière à cet exercice, afin de ne pas se trancher un doigt sur le moment. Ce serait stupide ! Cette préparation est dite difficile et nécessite un apprentissage de plusieurs procédés minutieux qui permettront d’obtenir un outil parfait pour calligraphier tant les lettres d’imprimeries que cursives.
J’ai put lire à un endroit qu’une tradition ancienne requiert d’utiliser un bambou dans lequel se trouve un nœud. La nécessité de ce nœud (dont la présence est censée garantir une bonne calligraphie), pourrait être qu’il consolide la baguette, particulièrement lorsque l’on fend la « plume » pour permettre à l’encre de couler.