Bonjour à toutes et tous ;
Pour alimenter le topic en petite nouveauté, voici quelques clichés de travail pour la réalisation d’une calligraphie en cercle en style U-chen. Sur la première image, on peut découvrir un tracé droit "brouillon" où les plus observateurs découvriront que les lignes de construction ne sont manifestement pas toutes correctement représentées. Ce premier tracé droit est nécessaire pour le calcul du cercle. Le second cliché montre bien que la moindre erreur de calcul annule toute la calligraphie (on distingue également le tracé au brouillon du prochain modèle).
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Et voici un peu de lecture concernant cette réalisation :
La calligraphie centrale représente les six syllabes-germes du mantra «
‘a A ŚA SA MA HA » communément appelés les « Six espaces de libération de Samantabhadra ». Ces six syllabes – dont l’ordre peut parfois varier – sont dites se référer aux six aspects de notre état primordial. Évoquant également notre propre existence conditionnée évoluant au travers des six sphères samsâriques, l’adepte use habituellement de ce mantra pour purifier et renverser le cours des différentes sphères et approfondir sa connexion à sa nature de bouddha.
La périphérie de la calligraphie se réfère aux six facultés des sens de l’individu (la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût, le toucher et la faculté mentale globale). Traditionnellement, la forme écrite du mantra est élaborée en lignes ou sous la forme d’un petit maṇḍala et généralement placé dans des endroits où les passants peuvent le voir facilement. Notons ici que bien que certains voyageurs étrangers ne puissent pas comprendre ou même être intéressé par ces écrits, il est dit que la seule puissance du mantra est telle qu’elle crée d’excellents bienfaits pour eux. La création de bienfaits ne signifie évidemment pas qu’en voyant cette série de syllabes les passants obtiendront immédiatement la sagesse ou l’illumination spirituelle, mais plutôt que ceux qui ne possèdent aucune disposition de réceptivité de l’enseignement du Bouddha, en auront la manifestation ultérieurement.
Cette libération – ainsi à venir – par la seule vue du mantra est communément nommée
thondöl (tib [wylie], mthong grol) « libération visuelle » et est tout à fait similaire à celle déclenchée par le son du mantra, alors nommée
thödöl (tib [wylie], thos grol) « libération auditive ». La psalmodie du mantra est ainsi la racine mêmes du principe de thödöl, afin que toute personne entendant ces sons en reçoive les bienfaits. Parfois, encens et autres types de parfums peuvent être mélangés au mantra de sorte que par la perception de l’odeur un mérite soit créé. Ceci est appelé
dridöl (tib [wylie], dri grol), « libération olfactive ». Un mérite peut également être créé par le goût,
yongdöl (tib [wylie], myong drol) « libération gustative » ou le toucher,
takdöl (tib [wylie], btags grol) « libération tactile ». La dernière de nos fonctions sensorielles étant la perception mentale de l’esprit, sa fonction générale est de penser et de juger, de sorte que notre réflexion sur le sens et le son du mantra soit appelée
drandöl (tib [wylie], dran grol), « libération mentale », c’est-à-dire, se souvenir du mantra par lui-même, de sa psalmodie, de sa forme écrite, etc… Ces différentes approches sont autant de causes de libération et le sens profond des fameux « Six espaces de libération ».