Ethnies, castes et les intouchables Kamis
Posté : sam. 3 nov. 2012 14:49
Bonjour
Ayant déjà abordé mon implication dans la culture Tibétaine, en demandant une traduction pour mon fillieul GAMZO de 14 ans, intouchables, habitant Samagaon, village sur le trek du tour du Manaslu, je présente par ce memo cette communauté des Intouchables.
La population népalaise est un véritable « patchwork » multiculturel : mais s’il en résulte une indéniable eit extraordinaire richesse humaine, le système de castes, à l’intérieur duquel se trouvent les « intouchables », peut paraître inacceptable, ou à tout le moins incompréhensible à nos yeux d’occidentaux.
Qui sont ces « kamis » qui ont tant ému nos amis ? Un rappel rapide s’impose.
La population népalaise peut se scinder en deux grands groupes, les Indo-Népalais eux-mêmes divisés en castes, et les Tibéto-Népalais composés d’ethnies ou de tribus, auxquels s’ajoutent les Newarsdans la vallée de Katmandou et les grandes villes.
Les principaux groupes ethniques sont représentés par les Magars, les Tamangs, et les Gurungs à l’Ouest de Katmandou, dont la région de Gandaki et du Manaslu. Les Kirati occupent l’Est du Népal jusqu’à la frontIère du Sikkim, et les Bhote vivent à la frontière Nord dans les hautes vallées himalayennes, dont Samdo : ils parlent tibétain ou des dialectes apparentés.
Les castes, elles, introduisent une hiérarchie au sein de la population : les Brahmanes constituent la caste supérieure, essentiellement composée de prêtres ; ils sont protégés par les Kshaatriyas (ou Chhetri) qui dirigent la société népalaise (officiers, leaders politiques, grands dirigeants, princes) ; les Vaishyas sont les commerçants, artisans et paysans ; et les Shudras servent les trois autres castes.
Les « intouchables » se situent à l’extérieur des castes : ils sont les « bisma karmas », ceux que l’on ne peut toucher tant leur indignité et leur impureté pourraient souiller autrui. Ils exercent les métiers les plus durs ou les plus dégradants, et constituent ainsi les classes sociales les plus pauvres et les plus précaires : ménestrels, tailleurs, charrons, tanneurs, et forgerons, les fameux « kamis ».
Les kamis sont dispersés dans presque tous les districts montagneux du Népal, le plus souvent installés à l’écart du village, parfois regroupés en petits hameaux ; il semble qu’ils aient depuis quelques temps accédé au droit d’acquérir des terres. Leur forge fournit des instruments aratoires, mais également des bijoux, des ustensiles de cuisine, et… les célèbres kukuri, ces couteaux de l’armée Ghurka. Le fer provient généralement de Katmandou ou de la région de Trisuli.
Chaque famille de kamis a sa propre clientèle qui les rémunère de grains et plus rarement d’argent. C’est ainsi qu’ils sont en voie de paupérisation, d’autant que les ressources naturelles dont dépend leur artisanat leur échappent de plus en plus par souci de protection écologique. Nombreux sont ceux qui revendiquent aujourd’hui de nouveaux droits tels que l’éducation, ou plus simplement l’accès aux temples dont ils sont exclus.
La naissance résultant d’une harmonie cosmique aux yeux des hindouistes, naître intouchable est conforme à l’ordre naturel et n’est donc ni scandaleux ni inacceptable ; l’accomplissement scrupuleux des rites adaptés à son rang social peut même permettre la réincarnation à un niveau supérieur. Officiellement, le système des castes est aboli depuis 1963, mais ce cloisonnement social reste encore très ancré dans la société népalaise. L’histoire des kamis de Samagaon en témoigne…
(Sources : « Sunshine Dispensaire Népal » / « Les collines du Népal central » de J.F. DOBREMEZ)
Ayant déjà abordé mon implication dans la culture Tibétaine, en demandant une traduction pour mon fillieul GAMZO de 14 ans, intouchables, habitant Samagaon, village sur le trek du tour du Manaslu, je présente par ce memo cette communauté des Intouchables.
La population népalaise est un véritable « patchwork » multiculturel : mais s’il en résulte une indéniable eit extraordinaire richesse humaine, le système de castes, à l’intérieur duquel se trouvent les « intouchables », peut paraître inacceptable, ou à tout le moins incompréhensible à nos yeux d’occidentaux.
Qui sont ces « kamis » qui ont tant ému nos amis ? Un rappel rapide s’impose.
La population népalaise peut se scinder en deux grands groupes, les Indo-Népalais eux-mêmes divisés en castes, et les Tibéto-Népalais composés d’ethnies ou de tribus, auxquels s’ajoutent les Newarsdans la vallée de Katmandou et les grandes villes.
Les principaux groupes ethniques sont représentés par les Magars, les Tamangs, et les Gurungs à l’Ouest de Katmandou, dont la région de Gandaki et du Manaslu. Les Kirati occupent l’Est du Népal jusqu’à la frontIère du Sikkim, et les Bhote vivent à la frontière Nord dans les hautes vallées himalayennes, dont Samdo : ils parlent tibétain ou des dialectes apparentés.
Les castes, elles, introduisent une hiérarchie au sein de la population : les Brahmanes constituent la caste supérieure, essentiellement composée de prêtres ; ils sont protégés par les Kshaatriyas (ou Chhetri) qui dirigent la société népalaise (officiers, leaders politiques, grands dirigeants, princes) ; les Vaishyas sont les commerçants, artisans et paysans ; et les Shudras servent les trois autres castes.
Les « intouchables » se situent à l’extérieur des castes : ils sont les « bisma karmas », ceux que l’on ne peut toucher tant leur indignité et leur impureté pourraient souiller autrui. Ils exercent les métiers les plus durs ou les plus dégradants, et constituent ainsi les classes sociales les plus pauvres et les plus précaires : ménestrels, tailleurs, charrons, tanneurs, et forgerons, les fameux « kamis ».
Les kamis sont dispersés dans presque tous les districts montagneux du Népal, le plus souvent installés à l’écart du village, parfois regroupés en petits hameaux ; il semble qu’ils aient depuis quelques temps accédé au droit d’acquérir des terres. Leur forge fournit des instruments aratoires, mais également des bijoux, des ustensiles de cuisine, et… les célèbres kukuri, ces couteaux de l’armée Ghurka. Le fer provient généralement de Katmandou ou de la région de Trisuli.
Chaque famille de kamis a sa propre clientèle qui les rémunère de grains et plus rarement d’argent. C’est ainsi qu’ils sont en voie de paupérisation, d’autant que les ressources naturelles dont dépend leur artisanat leur échappent de plus en plus par souci de protection écologique. Nombreux sont ceux qui revendiquent aujourd’hui de nouveaux droits tels que l’éducation, ou plus simplement l’accès aux temples dont ils sont exclus.
La naissance résultant d’une harmonie cosmique aux yeux des hindouistes, naître intouchable est conforme à l’ordre naturel et n’est donc ni scandaleux ni inacceptable ; l’accomplissement scrupuleux des rites adaptés à son rang social peut même permettre la réincarnation à un niveau supérieur. Officiellement, le système des castes est aboli depuis 1963, mais ce cloisonnement social reste encore très ancré dans la société népalaise. L’histoire des kamis de Samagaon en témoigne…
(Sources : « Sunshine Dispensaire Népal » / « Les collines du Népal central » de J.F. DOBREMEZ)