Demandeurs d'asile tibétains en région parisienne
Posté : mer. 26 nov. 2014 22:12
Bonjour à tous
Je suis travailleur social dans les Yvelines, et depuis juillet 2013 j'accompagne des demandeurs d'asile tibétains primo-arrivants, d'où l'idée de me mettre à apprendre le tibétain il y a un mois ou deux. J'en profite pour remercier le créateur de ce site, car je m'amuse énormément avec les leçons, et ma curiosité a été bien attisée.
Nous sommes affolés car en ce moment il arrive de nouveaux tibétains chaque semaine, et nous sommes franchement dépassés. Ces hommes et femmes isolés ont tous du fuir le Tibet en urgence, et passer clandestinement les frontières sino-népalaises, avant de venir jusqu'en France avec un faux passeport. Il faut imaginer une femme d'une quarantaine d'année devoir quitter brutalement son mari et ses enfants car elle est recherchée par la police chinoise pour avoir collé dans son village des affiches du Dalaï Lama. Ces personnes ont une trajectoire très touchante.
Je communique essentiellement en anglais avec eux. Je ne connais que la moitié de l'alphabet tibétain seulement, et même si je progresse peu à peu, je n'ai pas le niveau pour le parler. Il est vrai toutefois qu'il m'arrive quelquefois de demander la signification de certains mots ou noms qu'ils emploient.
Près de la moitié des primo arrivants tibétains maîtrise l'anglais, les autres se font accompagner par ceux qui parlent cette langue. Il y a beaucoup de solidarité entre eux, c'est beau à voir.
C'est étonnant, mais la plupart de ceux qui parlent anglais l'ont appris durant les quelques mois qu'ils ont passé au Népal, où ils ont vécu en clandestinité en attente de venir en Europe. Je vous assure qu'ils ont un meilleure niveau que moi et mes 10 années d'apprentissage scolaire de l'anglais !
La première année en France est consacrée à la démarche de demande d'asile, il y a tellement de paperasses à faire qu'ils n'ont pas l'esprit libre pour apprendre le Français, même s'ils essayent. Par ailleurs, les premiers mois, ils doivent assurer leur survie (nourriture, hébergement). Ils se trouvent alors dans une situation très précaire qui est toujours extrêmement difficile pour eux. Heureusement la solidarité intracommunautaire est un véritable baume. Je me dis qu'on a beaucoup à apprendre d'eux.
En ce moment, nous n'arrivons pas à trouver d'hébergement d'urgence à un nombre non négligeable d'entre eux. Ils sont environ 40 hommes et 13 femmes à dormir sous un pont à Conflans-Sainte-Honorine. Là se trouve une association qui peut leur donner deux repas par jour.
Si vous avez des idées sur la manière dont on pourrait les aider au niveau de l'hébergement, en attendant qu'une place en CADA (hébergement pour demandeur d'asile) se libère pour eux, n'hésitez pas à me le dire.
Par ailleurs, ils obtiennent tous le statut de réfugié auprès de l'OFPRA au bout de 6 à 8 mois de démarches. Beaucoup peinent à trouver du travail par la suite. Si vous avez des idées pour les aider sur ce point, n'hésitez pas à me contacter également.
En ce moment, parmi la cinquantaine qui dorment dehors sous ce pont, certains n'ont même pas encore d'adresse postale associative et ne peuvent donc pas commencer les démarches de demande d'asile. Le problème est que l'ensemble des associations, dont la notre, sont saturées, et ces personnes sont véritablement désespérées, devant attendre souvent deux/trois mois avant de trouver une domiciliation.
C'est effectivement très enrichissant de côtoyer les demandeurs d'asile et réfugiés tibétains, mais je me sens trop souvent impuissant, même si j'essaye de faire de mon mieux pour les écouter et les orienter.
Ce sont des personnes admirables, très courageuses, respectueuses, serviables et généreuses. La manière dont la France les accueille, notamment dans les administrations, me fait parfois honte.
Je suis travailleur social dans les Yvelines, et depuis juillet 2013 j'accompagne des demandeurs d'asile tibétains primo-arrivants, d'où l'idée de me mettre à apprendre le tibétain il y a un mois ou deux. J'en profite pour remercier le créateur de ce site, car je m'amuse énormément avec les leçons, et ma curiosité a été bien attisée.
Nous sommes affolés car en ce moment il arrive de nouveaux tibétains chaque semaine, et nous sommes franchement dépassés. Ces hommes et femmes isolés ont tous du fuir le Tibet en urgence, et passer clandestinement les frontières sino-népalaises, avant de venir jusqu'en France avec un faux passeport. Il faut imaginer une femme d'une quarantaine d'année devoir quitter brutalement son mari et ses enfants car elle est recherchée par la police chinoise pour avoir collé dans son village des affiches du Dalaï Lama. Ces personnes ont une trajectoire très touchante.
Je communique essentiellement en anglais avec eux. Je ne connais que la moitié de l'alphabet tibétain seulement, et même si je progresse peu à peu, je n'ai pas le niveau pour le parler. Il est vrai toutefois qu'il m'arrive quelquefois de demander la signification de certains mots ou noms qu'ils emploient.
Près de la moitié des primo arrivants tibétains maîtrise l'anglais, les autres se font accompagner par ceux qui parlent cette langue. Il y a beaucoup de solidarité entre eux, c'est beau à voir.
C'est étonnant, mais la plupart de ceux qui parlent anglais l'ont appris durant les quelques mois qu'ils ont passé au Népal, où ils ont vécu en clandestinité en attente de venir en Europe. Je vous assure qu'ils ont un meilleure niveau que moi et mes 10 années d'apprentissage scolaire de l'anglais !
La première année en France est consacrée à la démarche de demande d'asile, il y a tellement de paperasses à faire qu'ils n'ont pas l'esprit libre pour apprendre le Français, même s'ils essayent. Par ailleurs, les premiers mois, ils doivent assurer leur survie (nourriture, hébergement). Ils se trouvent alors dans une situation très précaire qui est toujours extrêmement difficile pour eux. Heureusement la solidarité intracommunautaire est un véritable baume. Je me dis qu'on a beaucoup à apprendre d'eux.
En ce moment, nous n'arrivons pas à trouver d'hébergement d'urgence à un nombre non négligeable d'entre eux. Ils sont environ 40 hommes et 13 femmes à dormir sous un pont à Conflans-Sainte-Honorine. Là se trouve une association qui peut leur donner deux repas par jour.
Si vous avez des idées sur la manière dont on pourrait les aider au niveau de l'hébergement, en attendant qu'une place en CADA (hébergement pour demandeur d'asile) se libère pour eux, n'hésitez pas à me le dire.
Par ailleurs, ils obtiennent tous le statut de réfugié auprès de l'OFPRA au bout de 6 à 8 mois de démarches. Beaucoup peinent à trouver du travail par la suite. Si vous avez des idées pour les aider sur ce point, n'hésitez pas à me contacter également.
En ce moment, parmi la cinquantaine qui dorment dehors sous ce pont, certains n'ont même pas encore d'adresse postale associative et ne peuvent donc pas commencer les démarches de demande d'asile. Le problème est que l'ensemble des associations, dont la notre, sont saturées, et ces personnes sont véritablement désespérées, devant attendre souvent deux/trois mois avant de trouver une domiciliation.
C'est effectivement très enrichissant de côtoyer les demandeurs d'asile et réfugiés tibétains, mais je me sens trop souvent impuissant, même si j'essaye de faire de mon mieux pour les écouter et les orienter.
Ce sont des personnes admirables, très courageuses, respectueuses, serviables et généreuses. La manière dont la France les accueille, notamment dans les administrations, me fait parfois honte.